ACCARIAS DE SÉRIONNE (Jacques)
ACCARIAS DE SÉRIONNE (Jacques)), publiciste et économiste, dont on trouve la biographie dans quantité de recueils, mais jamais d'une manière exacte, naquit à Châtillon-en-Diois, le 6 octobre 1706. Il était le quatrième des dix-sept enfants que Jean-Baptiste Accarias, seigneur de Sérionne, capitaine-châtelain de la terre de Châtillon pour l'évêque de Die, eut de son mariage avec Catherine Lagier, et, de bonnes études faites, sinon à Die où il n'y avait pas alors de collège, au moins dans la contrée, il alla à Paris, où il fut précepteur du fils de Berbier du Metz de Rosnay, président en la Chambre des comptes, dès 1733. Trois ans après, il achetait une charge d'avocat aux Conseils du Roi, dans laquelle il fut confirmé, en 1739, et à laquelle il ajouta, en 1746, celle de Secrétaire du Roi, maison et couronne de France et de ses finances, acquise au prix de 110,000 livres. Seulement, comme il ne put pas payer cette dernière charge, il se trouvait dans une situation embarrassée lorsqu'il s'associa, au mois de novembre 1752, avec un sieur Beauvisage de Lavault, qui venait alors de se faire adjuger, pour le prix de 800,000 livres, les offices nouvellement créés de commissairescontrôleurs et receveurs-généraux des saisies réelles de Paris, ce qui acheva sa ruine. Après avoir fait à ses créanciers une cession de tous ses biens, le 17 janvier 1758, il se vit contraint de s'expatrier, et étant alors allé à Bruxelles, y devint presque aussitôt directeur et principal rédacteur du Journal de Commerce, qui de{2}vint, en 1761, le Journal de Commerce et d'Agriculture. Quelque temps après, le gouvernement du vice-roi des Pays-Bas autrichiens le chargeait d'une mission en Hollande, pays qu'il parcourut dans tous les sens et dans lequel il était encore en 1768. De là, il alla en Hongrie, où il géra, pendant quelque temps, les affaires du comte Bathyani, et de Hongrie à Vienne, où il mourut, en 1792, étant alors pourvu d'un emploi dans les finances de l'Empire.
Rochas, qui l'a confondu avec son fils, dit que ses écrits, presque tous relatifs à l'économie politique, sont " très remarquables et peu connus ; qu'ils décèlent un savant, un penseur profond, qui a beaucoup observé et que son nom eut en Allemagne une certaine célébrité ; mais que les événements politiques et les préoccupations des esprits en France, à la fin du siècle dernier, détournèrent l'attention de ses ouvrages et devinrent la cause de l'injuste oubli qui pèse sur eux. "
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Un Publiciste dauphinois du XVIIIe siècle, Jacques Accarias de Sérionne, sa famille, sa vie, ses ouvrages, par Joseph Accarias, membre de l'Académie Delphinale, ancien conseiller à la Cour d'appel de Grenoble. Grenoble, 1890, in-8º de 47 pages.
BIBLIOGRAPHIE. - I.* L'Etna de P.Cornélius Severus et les Sentences de Publius Syrus, traduits en français avec des remarques... Paris, Chaubert-Clousier, mdccxxxvi, in-12. Ouvrage dédié par l'auteur à son élève, Claude-Gédéon-Denis Berbier du Metz de Rosnay.
II.* Mémoire concernant l'exécution du Concordat germanique, 1747, in-4º.
III.* Les Intérêts des nations de l'Europe développés relativement au commerce. Paris (Leyde), Desaint, 1766, 2 vol. in-4º, dédiés à l'impératrice de Russie. Ouvrage dont il y a une seconde édition (Amsterdam, 1767, 4 vol. in-12), et qui a été traduit en allemand par Jünger (Leipzig, 1766, 2 vol. in-8º) ; puis en russe par Baschilow (Saint-Pétersbourg, 1771, in-8º).
IV.* Richesses de la Hollande, 1768, 3 vol. in-12. Ouvrage dont il y a une édition de Londres (Leyde), 1778, en 2 vol. in-4º ou 5 v. in-12, publiée en société avec E. Luzac.
V.* Le Commerce de la Hollande, ou tableau du commerce des Hollandais dans les quatre parties du monde, contenant des observations sur les progrès et les décroissements de leur commerce et de la nature de leur industrie... Amsterdam, Changuion, mdcclxviii, 3 vol. in-12.
VI.* La Richesse de l'Angleterre, contenant les causes de la naissance et des progrès du commerce et de la marine de la Grande-Bretagne... Vienne, Trattnern, 1771, in-8º.
VII. La Liberté de penser et d'écrire. Vienne, 1775, 2 vol. in-8º ; dédiés à l'impératrice de Russie.
VIII.* L'Ordre moral ou le développement des principales lois de la nature, qui constituent la beauté de l'ordre moral. Augsbourg. Stage, 1780, in-8º.
IX.* Situation politique actuelle de l'Europe considérée relativement à l'ordre moral, pour servir de supplément à l'Ordre moral. Augsbourg, Stage, 1781, in-8º.
Quant au Journal de Commerce, qui fut ensuite le Journal de Commerce et d'Agriculture, et dans lequel Accarias de Sérionne a publié quantité d'articles non signés, sa collection, qui va du 1er janvier 1759 à décembre 1762, forme 20 vol. petit in-8º.
D'autres ouvrages ont été attribués à cet écrivain, entre autres une traduction française de la Vie de Laurent de Médicis dit le Magnifique, par Fabroni, et une du Traite du Commerce des peuples en temps de guerre, par Lampredi ; mais ils sont de son fils, Jean-Jacques Accarias, membre de l'Académie de Florence, né à Paris, le 15 avril 1756, à qui l'on doit encore une traduction du Panégyrique de Trajan et une des Campagnes du feld-maréchal comte Souwarow-Rimninski, par Fr. Anthing ; lequel fils est décédé à Paris, en 1824, occupant alors un poste élevé dans les bureaux du Ministère des Finances.
#Biogr. Dauph. i, 1. - Arch. Drôme, B. 1103 ; - Alm. roy. - Journ. de Barbier. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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