ADHÉMAR (Louis)
ADHÉMAR (Louis)), baron de Grignan, comte de Campobasso et de Termoli, neveu du précédent et l'unique fils de Gaucher et de Diane de Montfort, né vers 1475, ayant épousé, suivant contrat du 13 novembre 1513, Anne de St-Priest de St-Chamond, nièce du cardinal de Tournon, dut à cette alliance une situation considérable. Chargé, en 1537, d'un commandement en Provence, il fut nommé, deux ans après, ambassadeur à Rome, puis, étant revenu en Provence, y cumula, dès le mois de février 1538, la charge de gouverneur de Marseille avec celle de lieutenant-général au gouvernement de la province ; et c'est même à ce double titre qu'il joua un assez triste rôle dans la prise de Nice par les troupes alliées de France et de Turquie, le 8 septembre 1544. Contrairement aux termes de la capitulation, cette ville fut en effet " saccagée et bruslée " et les Mémoires de Vieilleville ajoutent que cet acte de barbarie fut sinon commandé, au moins permis par " le seigneur de Grigne, de dépit de ce que les Nissards avaient essayé de le tromper ; mais qu'il rejeta cette méchanceté sur le pauvre Barberousse, pour soustenir la réputation de la France, voire de la chrestienté ".
Dix mois plus tard, Louis Adhémar assistait à la diète de Worms, en qualité de représentant du roi de France, bien qu'il fût " un seigneur peu versé " dans les lettres ", dit l'historien de Thou, et il y soutint les propositions de l'empereur Ferdinand, qui voulait que les protestants prissent part au {8}concile de Trente, dont ils devraient ensuite accepter les décisions. Est-ce l'échec de ces propositions qui irrita le baron de Grignan contre les protestants ? On peut croire qu'il était plutôt un de ces hommes de guerre impitoyables, comme il y en avait tant au xvie siècle. Dans tous les cas, il est hors de doute qu'il eut sa grande part de responsabilité dans les massacres de Cabrières et de Mérindol : car c'est lui qui enjoignit au parlement de Provence, le 10 mars 1545, de faire exécuter les arrêts rendus contre les Vaudois, et, du reste, François Ier mort, il fut poursuivi, en même temps, que Maynier d'Oppède et Guérin, comme complice de ces massacres. Seulement, comme il était très grand personnage, le roi retint ensuite sa cause et il finit par être absous et réintégré dans tous ses emplois et dignités. Au lieu de le maintenir en Provence, où il n'était plus possible, on l'envoya, il est vrai, commander dans le Lyonnais, mais si ce fut là pour lui une sorte de disgrâce, on l'en dédommagea en érigeant, au mois de juin 1558, la baronnie de Grignan en comté. Ce dont il ne profita guère, d'ailleurs, car il était alors " si affligé de goutte et d'autres accidents de vieillesse, dit Rubys, qu'il en mourut le 19 octobre 1559. "
Aux termes de son testament, qui est en date du 8 octobre 1557, le comte de Grignan dut être inhumé dans l'église Saint-Sauveur de cette ville, qu'il avait probablement fait construire et dans laquelle il avait en tout cas transféré, au mois de janvier 1543, le chapitre fondé par son père, en lui donnant un plus grand lustre. Mais celle des clauses de ce testament qui attribuait le comté de Grignan à la maison de Guise, parce qu'il n'avait pas d'enfants, n'empêcha pas ce comté d'être recueilli par le fils de sa sœur, Blanche, femme de Gaspard de Castellane, baron d'Entrecasteaux, lequel prit alors le nom d'Adhémar, que conservèrent ses descendants.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Louis 1er comte de Grignan (1485-1558), par l'abbé Fillet, dans le Bull. d'archéol., xxix, 98, 223, 286.
#Arch. Morin-Pons, nos 184 et suiv. - Lacroix, L'arrond. de Mont. iv, 223 et suiv. - Carloix, Mém. de Vieilleville. - Nadal, Les Adhémar, 63. - De Thou, Hist. univ. i et ii. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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