ADHÉMAR (Jean-Baptiste de Castellane)



ADHÉMAR (Jean-Baptiste de Castellane)), frère du précédent, n'était encore que tonsuré et bachelier de Sorbonne, lorsqu'il fut pourvu par le roi de l'abbaye d'Aiguebelle et du prieuré de Portes, le 18 juillet 1663, et nommé chanoine-archiprêtre de la métropole d'Arles, par l'archevêque, son oncle, le 9 novembre suivant. Aussi, la cour de Rome refusa-t-elle d'expédier ses bulles de nomination aux deux premiers bénéfices, ce qui donna lieu à un arrêt du Grand-Conseil, en date du 3 février 1665, l'autorisant à en percevoir quand même les revenus. Deux ans après (3 août 1667), il devenait coadjuteur d'Arles, avec le titre d'évêque de Claudiopolis et, le 10 décembre 1668, le pape Clément IX le nomma enfin abbé d'Aiguebelle, sous condition de faire réparer l'église de cette abbaye et de se démettre de l'archiprêtré d'Arles ; ce qui eut lieu.
Député de la province ecclésiastique d'Arles à l'Assemblée générale du clergé de France, en 1675, Jean-Baptiste Adhémar s'y fit remarquer dans une discussion à laquelle assistait Bossuet, qui en fit son compliment à Mme de Sévigné, et chargé, en cette circonstance, d'adresser au roi les remerciements habituels, il s'acquitta très bien de sa tâche, si l'on en croit la spirituelle marquise. En un mot, il fut un véritable abbé de cour, ce qui lui valut d'ajouter, en 1684, l'abbaye du Toronet à ses nombreux bénéfices ; mais il n'était pas, pour cela, aussi goûté de Mme de Sévigné que le dit un historien d'Arles ; car, lorsqu'il fut devenu archevêque de cette ville, par le fait de la mort de son oncle, François, le 16 mars 1689, celle-là se répandit en amères récriminations contre lui, l'accusant d'avoir fait souffrir à cet oncle, son prédécesseur, " toutes les peines que l'ingratitude fait éprouver, au lieu d'être sa consolation et son coadjuteur, non seulement dans les fonctions de sa dignité, mais encore dans les moments de sa vie. Et il ne seroit pas un peu battu par les furies ? " ajoutait-elle, " cela ne seroit {12}pas juste ! " D'où l'on peut conclure que ce prélat, qui dépensa, du reste, toujours beaucoup pour lui, ne venait pas aussi facilement en aide à son frère, le comte de Grignan, que son oncle, et que ce qui exaspérait la marquise était la pensée que les revenus de l'archevêché d'Arles ne viendraient plus, comme auparavant, combler les vides de la cassette de son gendre. Ce qui ne l'empêchait pas, l'an d'après, de raconter avec complaisance que le nouvel archevêque d'Arles ayant été chargé de faire l'oraison funèbre de la Dauphine, avait tellement contenté le roi, que celui-ci aurait dit au Dauphin : " Combien voudriez-vous qu'il vous en eût coûté, à parler aussi bien que M. le Coadjuteur ? " car c'était encore sous ce titre qu'on le désignait à la Cour.
Ce prélat mourut de la goutte, à Montpellier, où il était allé consulter les médecins, le 11 novembre 1679.
ICONOGRAPHIE. - Portrait gravé sur cuivre par Masquelier, d'après une peinture de Strésor. Buste de 3/4 dans un ovale de 0,660/0,079 cadre de 0,102/0,065. J.-J. Blaise, libraire. Il y a des exemplaires sans le nom du libraire.
#Inv. Morin-Pons, 63-66. - Lalauzière, Hist. d'Arles, 482. - Nadal, Les Adhémar, 118. - Lettres de Mme de Sévigné. - Trichaud, Hist. arch. d'Arles. - Recueil des Oraisons funèbres, iii, 233.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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