AVOND (Jacques)



AVOND (Jacques)), controversiste et rimeur, né à Die, vers la fin du xvie siècle, était probablement le fils d'un Paul Avond qui fut plusieurs fois consul de cette ville, notamment en 1592, et, dans tous les cas, était d'une famille dioise protestante, qui eut à souffrir pour sa foi après la révocation de l'Edit de Nantes. S'étant fait de protestant catholique, vers 1625, il entra alors dans les ordres et, pourvu en 1627 de la cure de Mirabel-en-Diois, obtint dans le même temps la sacristie du prieuré de Saint-Pierre-d'Aouste, petit bénéfice voisin, dont il se contenta, à partir de 1635, et jusqu'à sa mort arrivée à Aouste, le matin du 13 octobre 1661.
C'est donc à Aouste et dans les loisirs d'une modeste, mais tranquille retraite, que Jacques Avond écrivit le petit volume extrêmement rare aujourd'hui, auquel il doit de compter parmi les rimeurs et les controversistes dauphinois, attendu qu'il est écrit en vers et a été, dit-il, composé pour répondre " à une fort longue missive... d'un certain faisant profession de la religion prétendue réformée, laquelle missive rythmée sert d'apologie au mariage sacrilège des prestres et moines apostats ", et pour " ravir de l'esprit des hérétiques... de la ville de Dye, sa chère patrie, la très pernicieuse erreur qu'ils ont que la continence est impossible. " In-4º de 10 ff. non numérotés, plus 102 pp. dont la dernière n'est pas numérotée, ce volume est intitulé : Poème à l'honneur du vœu sacré de virginité et de continence, avec plusieurs remarques et advis pour le salut des âmes et conversion des desvoyez, par Jacques Avond, prestre de la ville de Dye, et sacristain d'Aouste en Dyois, ...ensemble deux arrestz insérez à la fin d'icelles remarques, donnez l'un au Parlement de Paris et l'autre au Parlement de Bretagne, par lesquelz défenses sont faites aux prestres et moines apostats de se marier sur les peines y portées. A Grenoble, chez Pierre Fremon, rue du Grand-Puits, 1650. Avec approbation. Dédié par l'auteur, à son prieur, " noble Michel Aymon, chanoine de l'église Notre-Dame de Grenoble, prieur des prieurés de Saillans, Aoste et Saint-Sébastien ". Ce " poème " est accompagné de pièces liminaires, dont une en vers latins, de Reynaud, curé de Moras, et une en forme d'anagramme, de J.-Th. Vincent, avocat de Crest ; d'approbations délivrées à Crest, le 7 janvier 1647, par M. A. Vincent, agrégé en théologie, abbé de Saoû, J. Morel, prieur de Saint-Jean, et J. Baptiste, curé de Mirmande. On y trouve, en outre, une approbation délivrée à Sail{47}lans, le 12 janvier de la même année, par Balestie, prêtre, docteur en théologie, prédicateur missionnaire de la Propagation de la Foi, et une autre délivrée à Grenoble, par Bernard et Baffert, théologiens de la Cathédrale ; le permis d'imprimer donné par Pierre Scarron, évêque de Grenoble, est au nom du chanoine Michel Aymon. Cet ouvrage a été réimprimé dans : Le Triomphe de la Pureté, sous les auspices de Jésus, l'époux des Vierges, et de Marie, leur reine et leur modèle. (Lyon, Guyot, 1819, in-18), sous le titre de Poème de la Virginité, aux Vierges chétiennes, sur le bonheur et les engagements de leur état (pp. 264 à 286).
Un testament que fit notre sacristain d'Aouste chez Me Bergier, notaire à Tain, le 30 août 1640, nous apprend qu'il fit élection de sépulture en la chapelle Saint-Christophe, " qu'est l'église parrochiale d'Hoste " ; qu'il était le frère de Daniel Avond, procureur à Die, et de Madeleine Avond, femme de Pierre Laurens, châtelain d'Espenel ; enfin, qu'il laissa aux sacristains d'Aouste, ses successeurs, une maison sise dans ledit lieu, rue du Bois.
#Biogr. Dauph. i, 47. - Ed. Maignien. L'imp. a Grenoble, 142. - Etat civil. - Arch. de la Drôme. Goujet, Bibl. fr. xvi, 149. - Bull. d'arch., ix, 204. Note de M. Perrossier.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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