BARNARD (Saint)



BARNARD (Saint)), fondateur de l'abbaye et, par cela même, de la ville de Romans, était, dit-on, fils du seigneur d'Isernore. Marié de très bonne heure, il suivit d'abord la carrière des armes, puis, étant devenu veuf, partagea son bien entre ses enfants et les pauvres et se retira au lieu d'Ambronay, où il releva de ses ruines un ancien monastère, dans lequel il prit l'habit religieux et dont il devint ensuite abbé.
Abbé d'Ambronay, saint Barnard l'était depuis trois ans, disent les hagiographes, lorsqu'il fut élu archevêque de Vienne en remplacement de saint Volfère, qui venait de mourir, et ils ajoutent que ce n'est que sur les instances de Charlemagne et l'ordre du Pape qu'il accepta cette charge, vers l'an 810. Ce qu'il y a de certain, c'est que Louis-le-Débonnaire fit, à sa demande, des libéralités à l'église de Vienne, le 19 janvier et le 20 décembre 815 et qu'il se trouva mêlé aux déplorables incidents qui furent la conséquence du second mariage de cet empereur et surtout de la naissance de Charles-le-Chauve. Ayant fait partie de cette assemblée de Soissons (833), dans laquelle on déposa le fils de Charlemagne, il s'enfuit en Italie quand ce prince remonta sur le trône (835) et fut même déposé à son tour, dans un concile tenu à Tramoyes, l'an 836.
Rétabli sur le siège de Vienne peu de temps après, saint Barnard fonda alors sur les bords de l'Isère, au lieu appelé Conquers et plus tard Romans, une abbaye de l'ordre de Saint-Pierre, et dans laquelle furent ensuite vénérées les reliques des SS. martyrs Sèverin, Exupère et Félicien. C'est là qu'il mourut le 19 janvier 842.
Des miracles s'étant ensuite opérés par l'intercession du fondateur de cette abbaye, celle-ci, qui fut sécularisée en {67}950, et qui était, cent ans plus tard, sous le vocable de Saint-Pierre, prit le nom de Saint-Barnard dès 1068. Quant aux reliques du saint, inhumé, tout d'abord, au bas de l'église de Romans, elles furent exhumées en 944 et placées alors dans une châsse, à gauche de l'autel des Saints-Apôtres qui avait été consacré par saint Barnard. Les calvinistes les brûlèrent en 1568. Sa fête se célébrait le 23 janvier.
Les armoiries du chapitre de Saint-Barnard de Romans étaient : bandé d'or et d'azur de six pièces, à une tour carrée et crénelée de sable, surmontée d'une main de bénédiction de carnation, parée de gueules et posée en pal.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - I. Dom Cl. Estiennot, à qui l'on doit un Éloge historique de saint Barnard, inséré par M. Giraud dans son Essai historique sur l'abbaye de Saint-Barnard et la ville de Romans, (I, pp. xlj-lxiij) cite cinq ou six Vies de saint Barnard, en y comprenant celle qui se trouve dans l'Histoire de Bugey, par Guichenon, (ii, 175) ; mais ce ne sont, en réalité, que des légendes ; car la seule étude sur ce saint ayant un caractère sérieusement historique, est la Vie de saint Bernard (sic), archevêque de Vienne, dédiée A Son Altesse Monseigneur l'abbé d'Auvergne..., par le P. Charles Fleury-Ternal. Paris, Cailleau, 1722, in-12. On peut voir aussi : Essai hist. sur le monastère et le chapitre de Saint-Barnard de la ville de Romans, par M. Dochier. Valence, 1817, in-8º de 83 pp,




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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