BARRY (François de)



BARRY (François de)), jurisconsulte qui n'était probablement pas de Montélimar, comme le disent les biographes, mais, en tout cas, habitait dès 1593 cette ville, où il mourut en 1642, était, croyons-nous, le fils de Jean de Barry, conseiller en la Chambre de l'Edit de Grenoble de 1596 à 1600, puis membre du parlement d'Orange, et le petit-fils d'un François de Barry, juge de cette dernière ville en 1559. Homme d'une grande naïveté, si l'on en croit certaine anecdote racontée par Rochas, d'après Delacroix (Stat. de la Drôme, 58), et par celui-ci d'après le docteur Menuret, il n'en était pas moins un savant qui " s'estant entièrement dévoué à l'estude du Droit..., passa " dit Chorier (Estat pol., iv, 29) " une vie longue et tranquille dans l'oisiveté des Muses. " Car, indépendamment d'un traité des successions, qui a eu de nombreuses éditions et que Lebrun a largement mis à contribution pour le sien, Barry laissa plusieurs manuscrits, notamment un de 287 feuillets Sur les six premiers livres des Conjectures du président Favre, l'illustre jurisconsulte savoisien, et un de 144 feuillets Sur les Differans en matière de religion.
François de Barry étant huguenot, on a avancé que, pourvu par le roi d'une charge de conseiller au parlement de Grenoble, antérieurement à la publication de l'édit de Nantes, il ne put être mis en possession de cette charge à cause de sa religion. Seulement Chorier, qui raconte ce fait dans sa Vie d'Artus Prunier (p. 141), a évidemment confondu notre jurisconsulte avec son père, dont la réception, comme conseiller en la Chambre de l'Edit de Grenoble, ne se fit pas sans difficultés et qui ne le fut, du reste, que peu de temps.
Tout ce que l'on sait, en outre, de François de Barry, c'est qu'à la suite d'un arrêt du 27 septembre 1611, le confirmant dans son droit à la noblesse et, par cela même, dans celui de ne pas payer d'impôts pour ses biens, il eut un long et coûteux procès avec les consuls de Montélimar, et que Justine de Barry, sa fille, femme d'Isaac Lovie, obtint le 2 juillet 1642, du roi Louis XIII, passant à Montélimar, des lettres de sauvegarde, parce que, s'étant faite catholique, ses père et mère retenaient ses meubles et menaçaient de lui enlever sa fille, pour l'élever dans le protestantisme.
Terminons en disant que François de Barry mourut en 1644 et que, de son {77}mariage avec Françoise Saunier, il laissa, en outre de cette Justine, deux filles et un fils appelé Louis, qui décéda sans postérité.
BIBLIOGRAPHIE. - Opus de successionibus testati ac intestati a pluribus ante tentatum, a nemine hactenus assecvtvm... auctore D. Francisco de Barry, nobili Delphinate. Lugduni, 1615, in-fol. Ouvrage dédié à Jacques, roi d'Angleterre, ensuite de l'autorisation que lui en donna ce prince, par lettre datée de Wittehal le 21 juillet 1615, cette autorisation lui ayant été demandée par le fils de notre jurisconsulte, dont on trouve la lettre en français ainsi que la réponse qu'y fit Jacques II en tête du volume. Les autres éditions de ce traité sont : Lugduni, 1617 ; Francofurti, 1619 ; Lugduni, 1625 ; Francofurti, 1653 ; Lugduni, 1670 et 1671, toutes in-folio.
#Biogr. Dauph., i, 87. - De Coston, Hist. de Montélimar, iii, 13-15. - Brun-Durand, Essai Chambre de l'Edit de Grenoble, 91. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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