BAUDE (Jean-Jacques)



BAUDE (Jean-Jacques)), fils du précédent, né à Valence, le 19 février 1792, travailla d'abord dans les bureaux de son père, à la préfecture du Tarn ; puis, ayant été nommé sous-préfet de Confolens, le 8 avril 1813, n'eut pas de plus grande hâte, en 1814, que d'acclamer les Bourbons alors que son père était destitué. Aussi le transférat-on de Confolens à Roanne, le 2 octobre suivant, et, pour reconnaître cette faveur, J.-J. Baude marcha contre le duc d'Angoulême, à la tête des gardes nationales, de son arrondissement, pendant les Cent-Jours ; ce qui le mit dans l'impossibilité de conserver ses fonctions à la seconde Restauration.
Confiné alors dans la vie privée, il se livra à des études sur les travaux publics et l'économie politique, tout en faisant de l'opposition au gouvernement ; car après avoir publié une brochure qui lui attira une condamnation par la cour royale de Grenoble, en 1817, il collabora activement au Temps et signa la fameuse protestation des journalistes contre les ordonnances de juillet 1830. Quatre jours après, J.-J. Baude était secrétaire de la Commission municipale de l'hôtel de ville de Paris et il devint successivement ensuite, préfet de la Manche, le 10 août, député de la Loire, le 31 octobre, sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Intérieur et conseiller d'Etat, le 10 novembre, enfin préfet de police, le 26 décembre 1830.
Préfet de police, J.-J. Baude ne sut pas empêcher les désordres du 14 février 1831. Interpellé à ce sujet, à la Chambre des députés, il rejeta la faute sur le gouvernement, qui le remplaça à la préfecture de police, tout en lui conservant sa place au Conseil d'Etat, ce qui ne l'empêcha pas de passer à l'opposition et cela d'une telle manière, que, le 5 mars 1833, il traita le colonel Clouet de misérable, en pleine séance. Le lendemain, il était rayé de la liste des conseillers d'Etat, et cette fois-ci J.-J. Baude devint juste-milieu, autrement dit se rapprocha du gouvernement, qui {81}le chargea, en 1836, d'une mission en Algérie, celle d'évaluer les indemnités dues aux indigènes expropriés pour cause d'utilité publique. Seulement, comme, à son retour, il se livra à de violentes attaques contre le maréchal Clauzel, prétendant qu'il était seul responsable du désastre de Constantine, ce dernier l'accusa de n'être allé en Algérie que pour le surveiller, et de s'être joint à ses ennemis pour le perdre auprès d'un ministre ennemi de tous ceux qui tenaient à la conservation de notre grande colonie africaine. Baude repoussa cette accusation ; mais il n'en est pas moins vrai qu'il recouvra peu de temps après ses fonctions de conseiller d'Etat (24 juillet 1837), qu'il devait conserver jusqu'à la révolution de février 1848. Quant à son siège de député, il l'occupa de 1830 à 1839 et de 1841 à 1846, et toujours pour le département de la Loire ; mais n'ayant pas été réélu à cette dernière date, il renonça alors à la politique active pour s'occuper exclusivement de travaux, auxquels il dut d'être élu membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques, le 27 décembre 1856, et membre titulaire de la section de politique et d'administration de cette académie, au mois d'avril 1859. Il mourut à Paris, le 7 février 1862, et fut inhumé le surlendemain.
Baude (Jean-Jacques) laissa deux fils : Elphège, décédé à Paris, pendant le siège de cette ville par les Prussiens, et Georges-Napoléon, qui fut ambassadeur de France près le Saint-Siège, de 1876 à 1880.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Institut impérial de France. Funérailles de M. le baron Baude. Discours de M. Lélut... Paris, s.d. in-4º.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Le Lundi-Gras et le Mercredi des Cendres. Valence, 1817, in-8º. Brochure dans laquelle l'auteur rend compte d'une affaire de police correctionnelle.
II. Réflexions sur le projet de loi relatif à la liberté individuelle actuellement en discussion dans la Chambre des députés. Broch. signée : Jean-Jacques Baude, 16 janvier 1817. Valence, s.d., in-8º.
III. De la Loire au-dessus de Briare, aperçu des avantages qui résulteraient, pour le commerce, l'agriculture et la défense du pays, de l'ouverture d'un canal latéral à cette rivière... Paris, Debusscher, 1822, in-8º.
IV. De l'enquête sur les fers et des conditions du bon marché des fers en France. Paris, Mesnier, 1829, in-8º.
V. Chambre des députés, session de 1837. Discours prononcé par M. Baude, député de la Loire, dans la discussion du projet de loi sur les crédits supplémentaires pour 1836. Séance du 19 avril 1837. S.l.n.d., in-8º.
VI. Alger. Du système à suivre. Paris, 1837, in-8º.
VII. Notices sur les fruitières de la Franche-Comté, extrait du Journal d'Agriculture pratique, nº de juillet 1837.
VIII. L'Algérie. 1841, 2 vol. in-8º.
IX. Les Côtes de la Manche. Paris, Gerdès, 1851, in-8º. Ouvrage réimprimé sous le même titre. Cherbourg, 1859, in-8º.
J.-J. Baude a publié en outre dans le Bulletin de Saint-Etienne, la Revue des Deux-Mondes, la Revue encyclopédique, etc., de nombreux mémoires sur Les Côtes de France de l'Océan et de la Méditerranée, L'Empoissonnement des eaux douces, L'Isthme de Suez et son percement, La Marine de l'Autriche et la puissance de l'Autriche en Italie.
Une proposition de lui a donné lieu à la publication du Recueil des discours prononcés dans les deux Chambres et de ceux qui devaient l'être, à l'occasion de la proposition de M. Baude, ex-préfet de police, relative à l'exclusion perpétuelle de la branche aînée des Bourbons (15 mars-19 avril). Suivi de la Comédie de 15 ans, avec notes et observations par l'auteur des Lettres Vendéennes (S. A. Walsh). Paris, 1831, in-8º.
#Biogr. Dauph., i, 92. - Et. civ. - Biogr. hommes du jour, i, 2e part. - Vapereau.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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