BAYANNE (Alphonse-Hubert de Lattier de)



BAYANNE (Alphonse-Hubert de Lattier de)), cardinal, né à Valence, le 30 août 1739, était le troisième fils de Louis, seigneur d'Orcinas, et de Catherine de Sibeud de Saint-Ferriol. Docteur de Sorbonne, chanoine de Valence, vicaire général de Coutances et abbé de Saint-Guilhem-le-Désert dès 1770, il devint ensuite grand vicaire de l'évêque de Rodez et, reçu chevalier de Malte, le 12 juin 1777, obtint dans le même temps une charge d'auditeur de Rote, qui, en l'attachant à la cour pontificale, le mit à l'abri de la tourmente révolutionnaire. En pleine Terreur, il était en effet à Rome, faisant de petits vers et publiant une étude sur les maladies endémiques de certaines contrées de l'Italie. - Discorso sopra la mal'aria e le malattie che cagiannano principalmente in varie spaggie. Rome, 1793, in-4º. - Mais, comme il était dévoré d'ambition, il ne manqua pas ensuite de profiter de toutes les occasions pour se pousser et si bien, qu'il prit une part active à la conclusion du Concordat de 1801 ; ce qui lui valut d'être créé cardinal par le Pape et, trois ans après, d'être fait comte de l'Empire et grand officier de la Légion d'honneur par l'Empereur. Deux ans plus tard (1807), le Souverain Pontife l'envoyait à Paris chargé d'une mission qui aurait pu mettre fin aux différends du gouvernement impérial avec la cour de Rome, et s'il ne réussit pas dans cette mission, notre cardinal sut, en tout cas, inspirer assez de confiance à Napoléon, pour que celui-ci le comprît parmi les huit personnages qui formèrent le conseil du pape Pie VII, pendant son internement à Fontainebleau. Et de fait, il est de ceux qui pesèrent sur la volonté de l'auguste prisonnier, pour lui faire signer le concordat du 25 janvier 1813, que le Souverain Pontife désavoua le surlendemain et qui fut, conséquemment, sans effet. Le cardinal de Bayanne reçut quand même, trois mois après (5 avril 1813), pour prix de son dévoûment à la politique impériale, un siège au Sénat. Seulement il ne siégea guère dans cette as{83}semblée que pour voter la déchéance de Napoléon, le 3 avril 1814. Appelé pour cette raison à faire partie de la Chambre des pairs, le 4 juin suivant, il n'en complimenta pas moins Napoléon à son retour de l'île d'Elbe, le 26 mars 1815, puis assista l'archevêque de Tours dans la cérémonie du Champde-Mai, méritant bien ainsi d'avoir une place dans le Dictionnaire des Girouettes. Cependant, il ne fit pas partie de la Chambre des pairs pendant les Cent Jours et dut à cela d'y recouvrer son siège à la seconde Restauration ; il racheta ses tergiversations politiques en refusant de prendre part au procès du maréchal Ney.
Ce cardinal mourut à Paris, le 26 juillet 1818, et c'est Lemercier qui fit son éloge à la Chambre des pairs.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Le cardinal de Lattier de Bayanne, d'après ses souvenirs inédits, 1739-1818, par F. des Robert. Paris et Nancy, in-8º de 98 pp. Extrait des Mém. de l'Acad. de Stanislas. année 1890.
#Biogr. Dauph., i, 30. - Etat civil. - Mém. du temps. - Moniteur. - Biogr. Hom. vivants. - Dict. des cardinaux, etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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