BOCON DE LA MERLIÈRE (Félicien)



BOCON DE LA MERLIÈRE (Félicien)), prélat, né à Châteauneufde-Galaure, le 5 avril 1715, de François, trésorier général de France, et de Louise Joubert, était chanoine de la collégiale de Saint-André de Grenoble, lorsqu'il fut nommé à l'évêché d'Apt, le 6 janvier 1752, les talents dont il avait fait preuve comme missionnaire ayant attiré l'attention du roi sur lui. Sacré à Paris, le 4 juin suivant, il prit possession de son siège, le 30 août, et s'occupa aussitôt de rétablir les conférences ecclésiastiques dans son diocèse, puis de reconstruire son palais épiscopal. Seulement, comme il employa, pour cette reconstruction, les matériaux d'une église abandonnée, mais populaire quand même, il mécontenta ainsi les Aptésiens, qui manifestèrent leur mécontentement (1754). Quelque temps après, il souleva contre lui les habitants de Bonnieux en leur imposant une institutrice dont ils ne voulaient pas, à tel point que le service divin fut interrompu et l'église profanée. Il s'en plaignit à l'Assemblée du clergé de France de 1755, dont il faisait partie, et il en fut, en outre, si affecté, que sa santé, d'ailleurs fort délicate, en fut profondément atteinte.
Retiré alors à Grenoble, l'évêque d'Apt eut, paraît-il, dès ce temps-là, l'intention de se démettre de son évêché. Il retourna cependant dans son diocèse, une fois guéri, et s'y occupa, pour lors, de l'établissement d'un {116}séminaire dont les prêtres du Bon-Pasteur prirent la direction, le 1er novembre 1765 ; mais il était dit que ce prélat aurait toujours des ennuis. D'abord, il eut la malencontreuse idée de prendre parti pour ses chanoines, dans un procès que ceux-ci soutenaient contre les simples bénéficiers, pour qui tenait la masse de la population ; cela donna lieu à des manifestations désagréables pour lui, dans sa ville épiscopale, lorsqu'on y apprit que les chanoines avaient été déboutés de leurs prétentions par le parlement d'Aix. C'était encore en 1765. Six ans plus tard, un excès de zèle lui attirait de nouveaux et plus fâcheux désagréments. Ayant appris que le procureur général Ripert de Montclar, qui avait dans le temps pris parti pour les jansénistes, était très gravement malade, dans son château de Bourganne, il enjoignit au curé de ne lui administrer les derniers sacrements, qu'autant qu'il aurait publiquement fait une rétractation dont il fixait les termes, et, ces instructions n'étant arrivées à l'ecclésiastique qui administra Ripert de Montclar, qu'après la mort de ce dernier, on publia cette rétractation, bien que différant, dans une certaine mesure, de celle qu'avait réellement faite le défunt. Ce qui fut cause que les parents de M. de Montclar protestèrent avec violence et, finalement, que notre prélat, étant allé à Paris pour se défendre, donna sa démission d'évêque d'Apt, en 1776.
Retiré alors à Saint-Marcellin (Isère), Félicien Bocon de la Merlière alla ensuite habiter Paris, où il mourut en 1789, au séminaire des Missions étrangères.
#Bull. d'archéol. xii, 100. - Boze, Hist. de l'Eglise d'Apt, 358-386. - Albanès, Gall. Christ. novissima - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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