BON (Louis-André)



BON (Louis-André)), officier général dont la famille était établie à Romans dès 1681, date à laquelle son bisaïeul abattit l'oiseau au " noble jeu de l'arc ", naquit dans cette ville, le 25 octobre 1758, de Pierre Bon, marchand, et de Jeanne Ducros. Engagé de bonne heure dans le régiment de Bourbon-infanterie, il servit pendant huit ans dans les colonies, après quoi il se retira dans sa ville natale où il était depuis longtemps déjà lorsqu'on forma les fameux bataillons de volontaires de 1792. Elu, le 10 septembre, commandant du neuvième bataillon de la Drôme, qui fut envoyé à l'armée des Pyrénées-Orientales, après le siège de Toulon, auquel il prit part, il était déjà adjudant chef de brigade lorsqu'il se distingua d'une manière toute particulière au siège de Bellegarde, pendant la nuit du 13 au 14 août 1794. Avec des forces bien inférieures en nombre, il repoussa victorieusement 20,000 Espagnols qui s'étaient emparés, par surprise, de nos avant-postes, ce qui lui valut d'être nommé général de brigade, le 24 novembre suivant.
{123}Envoyé alors à l'armée d'Italie, le général Bon prit une large et brillante part à toutes les opérations de cette campagne, notamment au combat de St-Georges, le 15 sept. 1796 ; au passage du pont d'Arcole, où il fut gravement blessé, le 17 novembre suivant ; à celui du Tagliamento, le 16 mars 1797 ; enfin à la prise du fort de la Chiusa-di-Pletz, le 22 du même mois. Aussi le général Bonaparte parle-t-il de lui de la manière la plus honorable dans ses rapports au Directoire.
Il était à Suze, en Piémont, lorsqu'il reçut l'ordre de se rendre à Marseille pour y prendre le commandement de la 8e division militaire (23 septembre 1797), poste d'autant plus difficile que les passions politiques étaient alors tout à fait déchaînées dans cette partie du Midi de la France. Malgré cela, il réussit à pacifier le pays, grâce à beaucoup de fermeté, d'intelligence et de modération, ce dont on le récompensa en le nommant général de division et lui confiant un important commandement dans l'armée d'Egypte.
Embarqué à Toulon, le 19 mai 1798, Bon contribuait, quarante-quatre jours après, à la prise d'Alexandrie (juillet), puis, s'emparait des retranchements turcs à Embabèh, le 23 du même mois, et entrait, quelques jours plus tard, au Caire, dont on lui confia le commandement après l'assassinat du général Dupuy (21 octobre 1798). Ayant ensuite occupé Suez (8 novembre 1798), il fut de là en Syrie, à la tête d'une division de 2,500 hommes avec laquelle il assista après à la prise d'El Arich, le 9 février 1799 ; à celle de Gaza, le 25 du même mois, et le 6 mars, à celle de Jaffa ; ensuite, il se trouva au siège de Saint-Jean-d'Acre où il fut tué, le 10 mai, d'un coup de feu qui lui traversa le bas-ventre.
" Ce brave guerrier, mort au champ d'honneur, emporta dans la tombe les regrets du général en chef et ceux des généraux, officiers et soldats avec lesquels il avait combattu ", disent les annales du temps. On peut ajouter que la mort seule l'empècha d'arriver aux plus hautes dignités militaires.
Le nom du général Bon est sur l'are de triomphe de l'Etoile, du côté sud, et il y a de lui, au musée de Versailles, un buste en marbre, sculpté en l'an XIV par Alex. Renaud.
Marié avec Marguerite Fallavier, il laissa un fils, Joseph-Louis-André, né le 22 mars 1793, qui fut créé baron de l'Empire et doté de 4,000 francs de rente en 1812 et qui reçut, en 1814, la croix de chevalier de la Légion d'honneur et mourut à Tarascon, le 25 avril 1843, lieutenant-colonel du 4e régiment de chasseurs à cheval.
#Biogr. Dauph. i, 158, - Arch. Romans CC, 451 ; - Rochas, Mém. d'un bourg., i, 198. - Decourcelles, Dict. hist. des gén. fr. - Dr U. Chevalier, Arm., 24. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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