BOVET (Alix-Suzanne-Marie-Victoire)



BOVET (Alix-Suzanne-Marie-Victoire et Marie-Henriette-Olympe)), deux sœurs nées à Crest, l'une le 27 décembre 1783, l'autre le 31 décembre 1790, de Jean-Jacques Bovet, négociant, et de Louise-Gabrielle Lagier, doivent d'autant plus trouver place dans ce livre, qu'elles ont acquis d'imprescriptibles droits à la reconnaissance publique, particulièrement à celle des habitants de leur ville natale, par toute une vie de charité et de dévouement à leurs semblables, et encore par leurs libéralités posthumes. L'aînée de ces dames ayant, dit-on, renoncé au mariage à la suite d'une inclination contrariée, et la cadette, qui épousa, en 1813, Marie-Michel-André Lioud, ancien négociant d'Annonay, dont les sœurs furent les fondatrices et les premières directrices de l'Orphelinat de la {136}Providence de cette ville, étant devenue veuve, sans enfants, en 1839, la vie des deux sœurs ne fut plus, dès lors, qu'une longue suite de bonnes œuvres ; avec cette différence toutefois que, tout en confondant leurs efforts, Mme Lioud s'attacha surtout à secourir aujour le jour toutes les misères humaines, tandis que sa sœur avait en vue des œuvres plus durables et de plus grande portée. Ainsi fondèrent-elles à Oran, pour le service des hôpitaux, le secours des malades à domicile et l'instruction des petites filles, la première maison de religieuses Trinitaires qui se soit élevée en Algérie et, qui plus est, voulurent-elles surveiller ellesmêmes la construction de cette maison et présider à l'installation des religieuses, qui eut lieu le 29 mars 1841. Ensuite, elles contribuèrent dans une très large mesure, à l'édification de l'église paroissiale de Crest, et furent aussi pour beaucoup dans la construction du collège ecclésiastique de cette ville, devenu depuis un petit séminaire. Mais leur œuvre la plus importante est encore la fondation faite à Crest, en 1854, d'un orphelinat pour de petites filles catholiques, qui y sont élevées et mises à même de gagner ensuite honorablement leur vie ; fondation complétée et corroborée par celle d'un prix de 500 fr., à décerner tous les trois ans à l'orpheline qui s'est le mieux conduite après sa sortie de l'établissement, et celle d'un lit à l'hôpital pour une orpheline malade. Cette dernière fondation est inscrite dans le testament de Mlle Alix Bovet, qui est en date du 10 avril 1858 et par lequel cette femme de grand cœur, qui était en même temps une femme de haute intelligence, fait quantité d'autres dons, parmi lesquels il convient de citer celui d'une somme de 5,000 francs, pour une fontaine à élever sur la place de l'église.
Mlle Bovet est décédée à Crest, trente-cinq jours après avoir testé, et Mme Lioud, sa sœur, qui fut jusqu'à la fin la providence des pauvres, le 24 juin 1861.
#Et. civ. - Filhol, Hist. d'Annonay, iv, 114. - E.-A. Giély, Souv. de M. Michel, 146. - Bargès et Amodru, Insurr. de Crest, 120. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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