BREYNAT (Charles-Adolphe)



BREYNAT (Charles-Adolphe)), poète qui peut être considéré comme un précurseur des décadents de nos jours, naquit dans les environs de Valence, en 1809, d'un officier des subsistances militaires, qui l'emmena en Algérie lorsqu'il eut terminé ses études. Seulement, comme il était possédé du désir de se faire une situation dans le monde littéraire, il revint ensuite au pays natal, où il était d'ailleurs attiré par une de ses paren{141}tes qu'il épousa ; puis, ayant fait construire à Bonlieu, hameau de la commune de Châteauneuf-d'Isère, une maison sur la porte de laquelle on lit encore : Villa de Bellevue. A.-C. Breynat, 1836, il s'y établit avec sa jeune femme et donna pendant quelque temps des leçons aux enfants du voisinage. Enfin, étant allé à Paris, où des amis le présentèrent à quelques-uns de nos grands écrivains, Lamartine, Victor Hugo, Charles Nodier, qui lui prodiguèrent des encouragements, il publia un premier recueil de vers : Le Nouveau Roman de la Rose, qui eut du succès, mais ne lui procura pas, bien entendu, des moyens d'existence ; aussi entra-t-il, au bout de quelque temps, dans les bureaux d'un sieur L. Michel, propriétaire-directeur de deux publications périodiques d'ordre bien différent : L'Education et les Annales forestières, ce qui lui permit tout à la fois de vivre pendant dix ans (1844-1854) et de publier un second volume de vers. Malheureusement une longue maladie lui fit ensuite perdre sa place, et, se trouvant alors sans ressources, il donna derechef des leçons pour vivre, jusqu'à ce qu'une heureuse fortune lui fit obtenir un emploi dans l'administration de la future Exposition universelle de 1855, phase de sa vie à laquelle correspond la publication de Contes de fées, joli petit volume, écrit partie en prose, partie en vers, qui attira, dit-on, l'attention de l'Impératrice.
Trois ans après (1859), C.-A. Breynat partait pour l'Egypte, qu'il visita en archéologue et en touriste et d'où il rapporta un nouveau volume, qui est une sorte de petit guide en vers ; après quoi, des raisons de santé l'ayant ramené sur la terre des Pharaons, il entra en qualité de comptable dans les bureaux de la direction des travaux du canal de Suez, et là, tout en remplissant ses fonctions, il fit une traduction de contes arabes, qu'il se proposait de faire imprimer, lorsqu'il se démit brusquement de son emploi de comptable, pour se retirer au VieuxCaire, où il en attendait un autre, lorsqu'il mourut, le 2 septembre 1865.
BIO-BIBLIOCRAPHIE. - Petits grands hommes de la Drôme : I. Charles-Adolphe Breynat, par Marius Léty. Grenoble, 1899, gr. in-8º.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Le Nouveau Roman de la Rose. - Les Sylphides du Soleil. - Mélancolie. Paris, 1838, in-12 de 111 pp.
II. Le Roman du Lys. Paris, 1846, in-16.
III. L'Art de songer. Paris, 1851, in-16.
IV. Contes de fées. - La Fée aux ronces. - Le Charme d'esprit. - Le Puits qui parle. - Le Prince hibou. Paris, 1856, in-16 de 71 pp. V. Livret d'Egypte. Paris, 1861, in-32.
#Notes de fam. et de M. Perrossier.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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