CHARVAT (François-Claude-Joseph)



CHARVAT (François-Claude-Joseph)), ecclésiastique et agronome, né au Grand-Serre, le 19 septembre 1800, étant entré dans le sacerdoce, fut ordonné prêtre le 20 mai 1826 et, d'abord curé de Saint-Uze, il l'était depuis trente-trois ans de Réauville, petit village du canton de Grignan, lorsqu'il mourut le 27 juillet 1876. C'est dire qu'il eut toujours une existence des plus modestes, et cependant il est bien peu d'hommes qui aient fait autant de bien autour d'eux que l'abbé Charvat. Non content de prêcher à ses paroissiens, de parole et d'exemple, ce qu'il avait mission de leur enseigner, il se préoccupa toujours et fort vivement de leurs intérêts matériels ; et, pour ce qui regarde tout particulièrement les habitants de Réauville, qui sont presque tous agriculteurs, comme ils étaient généralement assez pauvres, il s'attacha à les moraliser en leur procurant l'aisance, et leur procura celle-ci en les initiant aux perfectionnements de l'agriculture, et en leur enseignant les meilleurs usages pour la culture de la vigne, des abeilles, du peuplier, de la truffe. Il obtint ce résultat par la pratique, en même temps que par des discours et des écrits, dans lesquels " il sait toujours habilement placer les conseils moraux qui font la gloire des familles et le bonheur des individus ", dit l'historien de son bourg natal, qui estime avec raison que " ses écrits annoncent un observateur sérieux, un philosophe éclairé et un chrétien véritable. " Bien plus, il stimula le zèle de tous par des distributions de primes, ayant organisé pour cela, dans sa paroisse, un concours dont le siège fut ensuite transporté à Grignan, chef-lieu du canton, mais dont il conserva la présidence honoraire, et fut ainsi le créateur des comices agricoles dans notre département, et l'un des premiers à en donner l'idée en France. En un mot, l'abbé Charvat fut le bienfaiteur de la commune de Réauville et l'on peut, du reste, se faire une idée des sentiments qu'il sut inspirer aux habitants de cette commune, par ce passage de l'allocution que le maire de ce village prononça sur sa tombe : " Deux fois l'abbé Charvat a été proposé pour la décoration : homme simple et modeste, il est resté dans l'oubli. A nous, habitants de Réauville, de lui témoigner notre reconnaissance par nos vifs regrets, et pour perpétuer sa mémoire, je proposerai au Conseil municipal d'inscrire son nom et ses bienfaits sur les registres des délibérations. " Ce que l'on sait moins de l'abbé Charvat, c'est que ce curé laboureur était un poète latin, à qui l'on doit plusieurs hymnes, dont une en l'honneur de sainte Madeleine.
Ajoutons qu'une sœur de l'abbé Charvat fut la bienfaitrice du Grand-Serre et que le conseil municipal de cette commune demandait en 1855, pour elle, un prix Monthyon, " sa charité vraiment chrétienne, qui excite depuis longtemps la gratitude des pauvres malades, " étant " l'objet de l'admiration de tous ses concitoyens ", dit le mémoire dressé à cet effet. Une autre sœur religieuse Nativitaire, connue sous le nom de sœur Borgia, née en 1816 et décédée en 1872, a sa biographie et son portrait dans les Chroniques de la Nativité, II, 239-292.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Mémoire sur les bois communaux de Réauville (Drôme), à l'effet d'en obtenir le pacage. Seconde édition. Avignon, 1850, in-8º de 116 pp. La première édition nous est inconnue.
II. Le Laboureur vengé, ou Discours sur l'agriculture ; combien l'agriculture est importante ; combien elle fait peu de progrès ; comment elle en ferait davantage. Clermont-Ferrand, 1853, in-16 de 67 pp.
III. Agriculture locale de la commune de Réauville (Drôme). Première année. Clermont-Ferrand, 1853, in-12 de 20 pp.
{176}IV. Comice agricole de Réauville (Drôme). Distribution solennelle des primes. Concours de 1854. Grenoble, 1854, in-8º de 32 pp. Publication qui s'est continuée pendant au moins douze ans.
V. Les Orphelinats. Valréas, Jabert, 1867, in-8º de 23 pp.
VI. Discussion sur la génération de la truffe et diverses particularités relatives à la trufficulture. Montélimar, 1863, in-8º de 36 pp.
VII. Discussion sur la génération de la truffe (suite). Valréas, Gauthier 1870, in-8º de 10 pp.
VIII. L'Hirondelle et le Moineau et encore la Truffe. Valréas, 1871, in-8º de 16 pp.
IX. Hymnes.
Il est fort difficile de se les procurer, parce qu'elles ont été imprimées sur des feuilles volantes.
#Lacroix, L'Arrond. de Montélimar, vii, 183. - Ibid. Notice hist. sur le Grand-Serre, 53. - Notes de M. Perrossier. - Journ. de Montélimar, numéros des 30 juin, 14 juillet, 24 août 1866 ; 9 janvier 1869 et 5 août 1876.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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