CLERMONT-CHATTE (François-Alphonse de)



CLERMONT-CHATTE (François-Alphonse de)), dit le chevalier de Clermont, puis le marquis de Roussillon, frère du précédent, né à Charpey, le 3 juin 1662, est surtout connu par le rôle qu'il joua dans une intrigue de cour, dont parlent plusieurs mémoires du temps. Cornette de cavalerie dans le régiment de la Reine, à 16 ans (1678), et capitaine à 21 ans (1682), il fut bientôt après exempt des gardes du corps, et, comme il " était un grand homme, parfaitement bien fait, qui n'avait rien que beaucoup d'honneur et de valeur, avec un esprit assez propre à l'intrigue ", il trouva alors bien vite moyen de s'introduire chez la princesse de Conti, fille naturelle de Louis XIV, dont il devint, paraît-il, l'amant. Or, c'était dans le temps que le grand Dauphin, commençant à s'éprendre de Mlle Choin, dame d'honneur de la princesse de Conti, se montrait par suite, fort assidu chez cette dernière. S'étant donc rencontré là avec ce prince, il lui plut et, voyant cela, le duc de Luxembourg, qui cherchait à s'emparer de l'esprit de l'héritier du trône et se trouvait être quelque peu le parent de Clermont, - à qui il fit bientôt avoir la charge de guidon des gendarmes de la Garde, avec le brevet de mestre de camp, c'est-à-dire de colonel de cavalerie (novembre 1691), - persuada à notre intrigant de faire la cour à Mlle Choin, allant jusqu'à lui promettre le mariage pour gagner ses bonnes grâces, après quoi ils s'entendraient tous pour dominer le futur roi. Seulement, Louis XIV qui eut vent de cette intrigue, la déjoua en faisant saisir la correspondance de Clermont avec Mlle Choin et la mettant sous les yeux de la princesse de Conti, sa fille, qui faillit mourir de colère lorsqu'elle vit qu'on se moquait d'elle (avril 1694). Le lendemain, Mlle Choin était envoyée à Port-Royal, d'où elle ne tarda pas à revenir ; tandis que son complice, contraint de se démettre de sa charge et exilé en Dauphiné, d'où il obtint longtemps après l'autorisation de se retirer auprès de son frère, l'évêque de Laon, ne reparut à la cour qu'après la mort du grand roi. Par contre, il regagna bien vite, alors, le temps perdu ; car, grâce à Parabère, il devint capitaine-colonel des Suisses du Régent, en 1719 ; puis, capitaine des gardes du duc d'Orléans (1728) ; enfin premier gentilhomme de sa chambre (1737), ce qu'il était encore lorsqu'il mourut à Paris, le 1er janvier 1740, sans avoir été marié.
#Mém. de Saint-Simon, éd. de Boislile. - Mém. d'Hénault. - Souv. de Mme de Caylus. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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