COLAUD DE LA SALCETTE (Jacques-Bernardin)
COLAUD DE LA SALCETTE (Jacques-Bernardin)), ecclésiastique, né à Briançon (Hautes-Alpes), le 22 décembre 1733, était depuis plus de trente ans chanoine de la cathédrale de Die et connu pour ses tendances libérales quand furent convoqués les Etats de Romans. Chargé d'y représenter le chapitre dont il faisait partie, il y fut élu député du Dauphiné aux États généraux, le 5 janvier 1789, et, siégeant dans cette dernière assemblée, fut non seulement un des premiers députés de son ordre qui se réunirent à ceux du tiers état, mais encore s'associa, dans la suite, à toutes les mesures édictées par la Constituante pour substituer un nouvel ordre de choses à l'ancien régime, et, les provoqua même quelquefois. Ainsi proposa-t-il, le 18 janvier 1790, de réduire à 3,000 livres au plus, le revenu de tout bénéfice ecclésiastique, et demanda-t-il, le 10 avril suivant, de mettre immédiatement aux voix un projet de suppression des dîmes en mettant à la charge du Trésor public l'entretien des ministres du culte. Dix jours après, il déclarait, à l'encontre des évêques de Clermont et d'Oloron, vouloir participer au vote de tous les décrets relatifs au clergé ; puis, il demanda qu'un mandement patriotique de l'évêque d'Angers fût imprimé aux frais de l'Etat et envoyé à tous les départements ainsi qu'à tous les évêques. Enfin, le 27 décembre 1790, il prêta le serment civique en qualité de " ci-devant chanoine de cathédrale, recevant un traitement. "
Une semblable attitude l'ayant signalé à l'attention des habitants de la Drôme, son pays d'adoption, " Jacques-Bernardin Colaud, citoyen de la ville de Die ", fut élu député de ce département à la Convention nationale, le 9 septembre 1792, par 283 suffrages sur 450 votants ; mais, tout en étant toujours un partisan résolu des principes de la Révolution, il se tint alors dans une prudente réserve jusqu'au 15 janvier 1793, date à laquelle, ayant à se prononcer sur le sort du roi Louis XVI, il vota pour l'appel au peuple, la détention jusqu'à la paix, et enfin le sursis, ce qui ne fut peutêtre pas du goût de ses électeurs. En tout cas, la Convention ayant été dissoute, il se présenta aux électeurs des Hautes-Alpes, qui l'envoyèrent siéger au Conseil des Cinq-Cents, où son rôle ne fut pas moins effacé, et dont il faisait encore partie lorsqu'il mourut d'une congestion cérébrale, en 1796.
Rochas dit à tort qu'il était chanoine d'Embrun en même temps que de Die, et d'autres biographes l'ont confondu avec son neveu, ancien conseiller au parlement de Grenoble, devenu préfet de la Creuse en 1802.
ICONOGRAPHIE. - I. Portr. grav. in-8º. Buste de profil à D., dans un médaillon audessous duquel on lit : Jacques-Bernardin Colaud de la Salcette, chanoine de Die, né à Briançon, le 22 décembre 1733. Député du Dauphiné à l'Assemblée Nationale de 1789. Elu secrétaire le 8 mai 1790, et où se trouvent, en outre, des armoiries : de... à la fasce d... chargée de 3 étoiles de..., accompagnée de 5 besants de..., deux en chef et trois en pointe. Gros del. Courbe sculp. Collection Déjabin. - II. Autre buste de profil, dans un médaillon avec cette légende : Bernardin Colaud, chanoine de Die, député. C'est une contrefaçon du précédent.
{208}BIBLIOGRAPHIE. - I. Opinion... prononcée à la tribune de la Convention Nationale, le 17 janvier, sur les trois questions : 1º Louis Capet est-il coupable de conspiration contre la liberté ? 2º La ratification de la Convention sera-t-elle soumise à la ratification du peuple ? 3º Quelle peine lui sera infligée ? Imprimée par ordre de la Convention nationale. Impr. nat., s.d., in-8º.
II. On trouve de lui, dans la Revue des langues romanes. nº du 15 janvier 1878, une lettre à Grégoire, sur les patois du Dauphiné, qui est datée de Die, le 12 juin 1792.
III*. Avis important adressé à tous les Français attachés à la religion catholique, ou l'usage légitime de la liberté accordée à chacun d'exercer son culte, par un prêtre catholique du diocèse de Die. S.l.n.d., mais de 1795, in-8º de 32 pp.
#Biogr. Dauph., i, 262. - Procés-verbal... de l'Assemblée électorale... de la Drôme, 18. - Réimpr. du Moniteur, iii, 164 ; iv, 93, 165 ; vi, 739 ; xv, 172, 220, 254. - Maignien, Dict. des Anon., 2030. - Champollion, Chron. Dauph., i, 230.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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