CORBIÈRES (Nicolas de)



CORBIÈRES (Nicolas de)), seigneur de la Tour, frère puîné du précédent, s'enrôla dans la compagnie d'hommes d'armes de Laurent de Maugiron, lieutenant de roi en Dauphiné, vers 1580, et fit, six ans après, campagne en Guyenne dans une autre compagnie ; puis se distingua, le 6 août 1587, dans le combat de Jarrie, où La Valette battit si bien 4,000 Suisses venant au secours des huguenots français, qu'il ne s'en sauva que 500, au dire d'E. Piémond. Il fut aussi pour quelque chose dans la défaite des reîtres allemands par le duc de Guise, à Vimory, le 20 octobre suivant, et on le trouve un an plus tard à Crest, qu'il s'agissait de défendre contre les ligueurs. Après cela, le roi de Navarre le chargea de mettre Livron en état de défense et, finalement, il fut blessé au siège de Vienne par d'Ornano, au mois de février 1595, puis devant Thoissey, où le duc de Nemours, poursuivi par ce dernier, s'était réfugié ; ce qui lui valut d'être fait l'un des cent gentilshommes de la maison du roi. Confirmé dans sa noblesse le 20 janvier 1596, il se retira alors dans son bourg natal, qu'on le voit commander un moment, en l'absence de Cugie, vers 1600. Seulement là, le sieur de la Tour, comme on l'appelait du nom d'une de ses fermes, se vit aussitôt contester sa noblesse, à cause de l'exemption d'impôts qui en résultait pour lui, et, comme il se fit anoblir de nouveau en 1607, il s'ensuivit un long et coûteux procès, dans lequel on le voit prétendre qu'il est simplement victime de son attachement à la foi catholique, tandis que les consuls de Livron l'accusaient d'avoir toujours porté les armes contre le roi et d'être " venu la nuit, en 1588, avec une troupe de ligueurs, dans leur lieu tout ouvert, et où il auroit meurtry plus de 20 à 30 personnes, en haine de ce que les pouvres habitants favorisoient le party du Roy, ayant mesme procédé jusques au bruslement de plusieurs maisons et saccaigé entièrement tout le lieu. " En dépit de tout, ses lettres de noblesse furent enregistrées en 1612 ; mais le procès n'en continua pas moins, tellement qu'en 1652, son fils Louis, maréchal de bataille dans les armées de S. M., conseiller maître d'hôtel du roi et capitaine-major au régiment de Picardie, réclamait encore son exemption des tailles.
A la fin du dernier siècle, cette famille, qui s'est complètement éteinte de nos jours, comptait parmi ses représentants un chanoine de Saint-Ruf, Jacques de Corbières, à qui l'on accorda 1,500 livres de pension lorsqu'on supprima son ordre, en 1773, et Claude-Jérôme-Christophe de Corbières de la Tour, vieux gentilhomme qui, père de trois enfants, dont un émigra en 1792, et sans aucune fortune, vivait dans les derniers temps de la Révolution, du produit de sa chasse et des libéralités de la noblesse de la contrée, suivant une note.
#Bull. d'archéol., xv, 71. - Arch. de Livron, BB, 22 ; CC, 65 et 66 ; EE, 4 ; FF, 48. - E. Piémond, Mém., 206. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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