DAUMONT (Arnulphe)



DAUMONT (Arnulphe)), médecin et professeur, dont le nom est parfois orthographié d'Aumont, ne naquit pas à Valence, comme le dit Delacroix, mais à Grenoble, le 27 novembre 1720. Seulement, ayant fait à Montpellier ses études médicales et pris le grade de docteur, il s'établit à Valence dès le 22 avril 1745, date à laquelle les deux chaires de médecine de l'université de cette ville se trouvant vacantes, il fut nommé à la première par le roi. Semblable nomination étant absolument contraire aux statuts et règlements, qui voulaient que toutes les chaires fussent mises au concours, il s'ensuivit, naturellement, beaucoup de réclamations et de plaintes ; mais Daumont n'en finit pas moins par être mis en possession de sa chaire le 5 octobre 1747 et, qui plus est, bien qu'elle ne manquât pas de postulants, la seconde chaire resta vacante jusqu'au mois d'avril 1756, date à laquelle un édit royal la supprima comme inutile. De telle sorte qu'Arnulphe Daumont se trouva être alors, et jusqu'à la Révolution, " professeur royal unique et premier agrégé de la Faculté de médecine en l'Université de Valence. " On peut juger d'après cela de la faveur dont il jouissait dans la région et, abstraction faite de son incontestable mérite, cette faveur s'explique par les relations de notre professeur avec les encyclopédistes et tout particulièrement avec Diderot et d'Alembert, dont il fut un des principaux collaborateurs. Car, bien que ses lettres de nomination à la première chaire de médecine de l'université de Valence vantent " sa fidélité, zèle et affection au service de l'Eglise catholique, apostoliquè et romaine ", Daumont n'en a pas moins fourni à l'Encyclopédie, 374 articles de médecine et de physiologie, marqués par un (d), à ce que nous apprend la préface des tomes III, IV et V de ce vaste recueil, dont les auteurs appellent notre professeur " un de leurs plus habiles et de leurs plus utiles collègues. "
Indépendamment de cela, Arnulphe Daumont fut recteur de l'université de Valence, en 1772, et, admis de très bonne heure dans les académies de Lyon et de Montpellier, fut naturellement un des premiers membres de la Société académique et patriotique fondée à Valence en 1786-1787 ; ce qui, joint aux qualités " d'homme de bien et de bon citoyen " que lui reconnaissaient tous ses compatriotes, en fit pendant de longues années une des personnalités les plus considérables de la so{234}ciété valentinoise ; et c'est probablement à cela qu'il dut de pouvoir traverser en paix la Révolution, ayant été élu officier municipal de Valence, le 4 décembre 1792. Car ce n'est que le 18 août 1800, qu'il mourut, ne laissant de son mariage avec Marguerite Viallet, épousée le 13 février 1749, qu'une fille, femme du professeur de droit Henri Planel. Quant à sa valeur scientifique, elle est établie par ce passage de Duffieu qui, publiant un mémoire de lui dans son Traité de Physiologie, dit qu'" on reconnaîtra dans ce mémoire l'observateur éclairé par le flambeau d'une sage théorie et le praticien consommé qui sait, à propos, trouver des ressources nouvelles dans les cas les plus épineux. " Citons, en outre, comme trait, ce passage d'une lettre du 20 août 1777, dans laquelle Mme de la Rollière, parlant des eaux de Saint-Georges, non loin de Valence, très fréquentées dès cette époque, dit : " On y est pêle-mêle, hommes et femmes, sains et galeux, rogneux, etc., pauvres et riches, dans un contenu d'eau de deux toises en carré... Ajoutez à cela une eau qui ne se renouvelle que par un fil et qui, par conséquent, est coupée au moins par moitié avec les eaux que l'on a bues avant de s'y mettre. M. Daumont prétend que c'est du choc de tous ces sels réunis que naît le bien que chaque individu en reçoit pour sa santé. "
A la bataille de Champigny (30 novembre 1870), où il commandait une brigade de la division Mattal, ce général se distingua surtout par une participation intelligente et active à la défense de Bry-sur-Marne.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Relation des fétes publiques données par l'Université de Montpellier à l'occasion du rétablissement de la santé du roi, procuré par trois médecins de cette école. S.l. (Montpellier), 1744, in-4º.
II. Mémoire sur une nouvelle méthode d'administrer le mercure dans les maladies vénériennes et autres. Montpellier, 1762, in-8º.
III. Trois cent soixante-quatorze articles de médecine insérés dans les tomes III, IV, V et VI de l'Encyclopédie et sur lesquels on trouve une longue note de M. le président Planel dans la Statistique de la Drôme, pp. 632 et suivantes.
Indépendamment de cela, Daumont a laissé différents mémoires inédits, qui se trouvent parmi les manuscrits de la bibliothèque de Lyon. - I. De l'Ictère ou Jaunisse. Mss. nº 910. - II. De l'Usage du quinquina pour le traitement des ulcères scrophuleux. Mss. 916 et 988.
#Biogr. Dauph., i, 283. - France litt. de 1769, p. 169. - Recueil des édits, xiii, nº 42. - Arch. Drôme, D, 12. - Nadal, Hist. de l'Univ. de Valence, 238 et 423. - Alman. Dauph. pour 1788. - De Gallier, La Vie de province, 78. - Lelong, Bibl. de la Fr. - Catal. des mss. de la Bibl. de Lyon.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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