DUBOUCHET (Jean-Baptiste-Henri)



DUBOUCHET (Jean-Baptiste-Henri)), médecin, né à Romans en 1803, et décédé à Paris sous le second Empire, peut donner une idée du rôle que la réclame joue dans l'existence de certains hommes. Appartenant à une famille qui comptait déjà plusieurs médecins, il fut médecin à son tour, mais dans des conditions bien particulières ; car, ayant été pendant quelques mois secrétaire d'un médecin des maladies des voies urinaires, le docteur Ducamp, il se donna aussitôt après la mort de celui-ci, arrivée en 1823, comme son successeur. Bien mieux, il publia, dès cette année-là, un premier ouvrage de médecine qui fut suivi de quelques autres. Aussi la Biographie des hommes du jour (1838), ne manqua-t-elle pas d'appeler l'attention du public sur cet éminent praticien, dont les ouvrages sont " écrits clairement, sans mots techniques qui ôtent tout intérêt à la lecture des ouvrages scientifiques ", et à qui l'on " doit plusieurs améliorations du procédé instrumental de la lithotritie " ; ajoutant que les opinions politiques du Dr Dubouchet " sont franchement acquises au progrès et qu'il accueillit avec enthousiasme la révolution de 1830 ", mais " qu'il n'a jamais été trouvé digne des faveurs de la cour, car sa poitrine est vierge de toute décoration. " Cette notice, dont il fut naturellement fait un tirage à part, n'a pas moins de 15 pages ; et, sept ans après (1845), il en fut publié une autre de 8 pages dans les Archives des Hommes du jour, où l'on raconte que le Dr Dubouchet, " médecin des ordres royaux des Pays-Bas, membre de la Société des sciences médicales, chimiques et physiques, correspondant de l'Institut médical d'Athènes ", etc., etc., étudia la médecine à Paris ; qu'il fut reçu médecin dans cette ville et, plus tard, docteur en médecine et en chirurgie à la faculté de Giessen (Allemagne) ; qu'il dirigea surtout " ses études et ses méditations vers les maladies des voies urinaires et y obtint des {266}succès remarquables " ; qu'il a, en outre, perfectionné divers instruments de chirurgie et cependant n'a reçu aucun encouragement de son pays, ce qui ne l'empêche pas de pratiquer toujours avec dévouement sa profession. Or, en cette même année 1845, une troisième notice publiée, dans Les médecins de Paris jugés d'après leurs œuvres, par C. Sachaile (de la Barre), pseudonyme de Claude Lachaise, mais dont il n'y a pas de tirage à part, nous apprend que " Dubouchet (de Romans) " qui avait jusque-là fait de la médecine sans aucun titre, prit en 1840 le modeste grade d'officier de santé ; et l'on y dit aussi que les ouvrages de ce médecin sont de ceux " que l'on fait avec des ciseaux et que l'on donne comme une adresse " ; puis, que la méthode de cautérisation pour les rétrécissements de l'urètre, n'est nullement de Dubouchet, comme on cherche à le faire croire, mais bien de Ducamp, qui, tout le monde le sait, la tira de l'oubli et la réhabilita par des succès retentissants. Il n'est plus question ensuite de notre Romanais.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Petit traité des rétentions d'urine causées le plus fréquemment par un ou plusieurs rétrécissements du canal de l'urètre... Paris, Béchet jeune, 1823, in-8º. Ouvrage, dont la 8e édition (Paris, G. Baillère, 1841, in-8º) est accompagnée de deux planches, et qui en eut d'autres, plus ou moins augmentées et corrigées et sous des titres plus ou moins modifiés.
II. Traité sur le catarrhe utérin ou les fleurs blanches, de leurs causes, de leurs effets, de leur traitement curatif et des moyens hygiéniques propres à les prévenir. Paris, Béchet jeune, 1825, in-8º.
III. Manuel des goutteux et des rhumatisans : moyens à l'aide desquels on peut se préserver et se guérir de ces deux maladies. Paris, Regar ; ouvrage dont la 11e édition est de 1829.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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