DU PUY (Raymond)



DU PUY (Raymond)), deuxième grand maître de l'ordre de Saint-Jeande-Jérusalem, était fils du précédent, et peut donc être compté parmi les illustrations de notre département, bien qu'il ne soit nullement prouvé, répétons-le après Clairambault et Rochas, qu'il soit de la famille du Puy-Montbrun, comme le prétendent les historiens de l'ordre de Malte et la plupart des généalogistes. Ayant, dit-on, délivré lui-même de prison frère Girard Tunc, fondateur et premier chef de l'ordre des Hospitaliers ou de Saint-Jean, lors de la prise de Jérusalem par l'armée chrétienne, il se joignit ensuite à lui pour soigner les malades et les blessés, et le fit avec tant de zèle que, après la mort de celui-ci, les Hospitaliers l'appelèrent d'une voix unanime à lui succéder ; cela non en 1118, comme le disent presque tous les historiens, mais postérieurement au mois de mai 1120, date à laquelle Gérard Tunc vivait encore, à ce que nous apprend une bulle du pape Callixte II. Or il fut, à proprement parler, un second fondateur pour l'ordre de Saint-Jean ; car, c'est lui qui fit de la congrégation purement hospitalière fondée par Gérard Tunc, un ordre religieux et militaire comprenant trois sortes de membres : d'abord les chevaliers, qui devaient tous être nobles et dont la principale occupation était la défense de la Terre-Sainte ; puis, les prêtres ou chapelains ; enfin, les frères servants, qui étaient spécialement chargés du soin des malades et des pèlerins. De plus, il divisa l'ordre, suivant la nationalité de chacun de ses membres, en sept groupes ou langues, et le dota d'un ensemble de statuts et règlements qui fut approuvé en 1127 par le Saint-Siège. Quant à sa valeur comme homme de guerre, elle s'affirma en une foule de circonstances, notamment à la reprise d'Antioche, en 1122, à la prise de Tyr, en 1124, et surtout à celle d'Ascalon, le 12 août 1154. Aussi, un des chevaliers de son ordre dit-il de lui, qu'il fut " l'un des grands et braves chevaliers qui aient esté de son temps ; charitable envers les pauvres malades et pèlerins ; généreux, vaillant et hardy au faict de la milice et guerre sainte contre les infidèles ennemis de la foy. "
Il mourut en 1160, des suites de ses blessures, ayant alors échangé, depuis environ vingt-trois ans, le titre de recteur contre celui de grand maître, et jouissant d'une telle réputation de vertu, que " les Hospitaliers et même tous les chrétiens latins de l'Orient, par une canonisation anticipée, le révèrent comme un bienheureux ", dit Vertot.
ICONOGRAPHIE. - I. Grav. in-8º de 0,150/0,114. Buste de 3/4 à G., coiffé d'une toque à plumes, la croix de l'ordre sur la poitrine et tenant de la main gauche une épée ; le tout dans un ovale entouré d'attributs, au-dessus duquel on lit : Raimvndvs de Podio, et au-dessous : Primus Magister Ordinis Militum Sti Joannis... C. Galle sculp. - II. Copie en contre-partie du précédent : Mich. Van Lochom fecit et excud. - Autres dans l'Hist. des chev. de Malte, de Vertot, in-4º ; dans la Vie des saints et saintes de l'Ordre de S. Iean de Iervsalem, etc., etc.
#Biogr. Dauph., i, 342. - Vertot, Hist. de l'ord. de Saint Jean, i, 48. - Album hist. et arch. du Dauph., i, 32. - A. de Naberat, Les Priv. de l'ord. de Saint-Jean, 14. - Hist. litt. de la Fr., xii, 581. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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