FABRE DES ESSARTS (Marie-Auguste)



FABRE DES ESSARTS (Marie-Auguste{307}), évêque de Blois, né à Aoûste, le 29 août 1795, appartenait à une famille établie à Crest dans les commencements du xviiie siècle, en la personne d'Etienne-Claude Fabre, capitaine d'une compagnie d'invalides en garnison dans cette ville, qui s'y fixa à la suite de son mariage avec Marie-Lucrèce de Bontemps des Essarts, fille d'un autre capitaine d'invalides. Il était le quatrième des sept enfants que Jean-Baptiste-Léon-Marie Fabre des Essarts, lieutenant de vétérans nationaux en retraite, eut de son mariage avec Marie-Anne Gailhard. Ayant commencé ses études chez les Capucins de Crest, il les continua au collège d'Annonay ; puis, comme il se destinait au sacerdoce, les termina enfin au grand séminaire de Viviers, où il eut pour professeur l'abbé Devie, qui fut ensuite évêque de Belley. Ayant fini sa théologie à 18 ans, il devint professeur de rhétorique et de philosophie au petit séminaire de Valence, qui était alors uni au collège de cette ville et dont il fut ensuite sous-directeur. A 23 ans, il était ordonné prêtre et nommé directeur de ce collège (1818), en même temps qu'aumônier des religieuses de la Visitation. Enfin, cinq ans plus tard (13 janvier 1823), l'abbé de Sausin, chanoine de Valence, ayant été nommé évêque de Blois, emmena avec lui ce jeune et intelligent ecclésiastique pour l'aider à organiser son diocèse, où tout était à créer. Or, l'abbé des Essarts fut plus qu'un aide pour l'évêque de Blois, qui était, d'ailleurs, déjà d'un grand âge et infirme lorsqu'il fut appelé à l'épiscopat ; car c'est lui qui gouverna en réalité le diocèse, d'abord sans titre officiel, puis en qualité de vicaire général à partir de 1825 ; et, qui plus est, il le fit avec autant d'énergie que d'intelligence, c'est-à-dire sans craindre de froisser parfois un clergé depuis longtemps abandonné à lui-même ; ce qui eut naturellement pour effet de lui créer des ennemis. Avec cela, il dota le diocèse de Blois d'un grand séminaire, organisa des conseils de fabrique dans toutes les paroisses et, après avoir restauré le couvent des religieuses du Calvaire de Vendôme et fondé celui des Ursulines de Blois, ouvrit dans cette dernière ville une maison de refuge pour les filles repenties. Mais l'œuvre principale de l'abbé des Essarts est encore la fondation, en 1836, d'un orphelinat dit de la Providence, pour les jeunes filles abandonnées ou exposées. Aussi trouva-t-on tout naturel de lui donner la succession de Mgr de Sausin, quand ce prélat, qui l'avait inutilement demandé pour coadjuteur, mourut le 4 mars 1844.
Nommé évêque de Blois le 22 avril suivant, et sacré le 25 juillet de la même année, Mgr des Essarts se signala en toutes circonstances par sa charité et son dévouement, notamment pendant les inondations de la Loire, au mois d'octobre 1846, et, trois ans après, pendant le choléra ; et cela, malgré une {308}santé tellement affaiblie, qu'il mourut d'épuisement, le 20 octobre 1850, n'étant encore âgé que de cinquante-cinq ans.
ICONOGRAPHIE. - Portr. lith., in-8º. Buste de profil à D.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - I. Notice historique sur Mgr des Essarts, évêque de Blois. S.l.n.d., in-8º de 8 pp. C'est un tirage à part de La France Centrale du 25 octobre 1850. - II. Oraison funèbre de Mgr M.-A. Fabre des Essarts, évêque de Blois, décédé le dimanche 20 octobre 1850 ; prononcée le 29 octobre par M. l'abbé Pornin, chanoine théologal. S.l.n.d., mais Blois, 1850, in-8º de 16 pp. - III. Mgr Marie-Auguste Fabre des Essarts, évêque de Blois. Notice biographique, par l'abbé M. A. E. (l'abbé des Essarts, son neveu). Paris, 1890, grand in-8º de 100 pages.
#Biogr. Dauph., i, 365. - Etat civil. - Biogr. du Clergé contemporain, viii, pp. 120-144. - Sem. relig. de Valence, 1891, 60-72.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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