FIGON (Jean)



FIGON (Jean)), traducteur et poète du xvie siècle, né à Montélimar, n'a rien de commun que le nom avec un disciple de Farel, également appelé Jean Figon, qui fut un des premiers apôtres du protestantisme en Lorraine et ensuite dans le Viennois, bien qu'on les ait souvent confondus ensemble. Car, indépendamment de ce qu'aucune des œuvres de notre poète n'est d'un apôtre, il n'y a qu'à rapprocher quelques dates pour se convaincre d'une erreur que les frères Haag ont été, du reste, les premiers à commettre. Alors que La France protestante dit du disciple de Farel qu'il n'avait guère que vingt ans en 1556, nous savons, en effet, que le poète montilien, avocat de profession, était consul de sa ville natale en 1537, date à laquelle lui et son collègue Jean Chapuis promirent vingt écus d'or au commissaire Barrin, s'il faisait décharger la ville de Montélimar de 166 saumées de blé qu'on lui demandait pour l'armée du roi ; comme aussi est-il établi qu'au mois de septembre 1564, c'est-à-dire dans le temps que le ministre huguenot, son homonyme, " souffloit tout à la fois l'hérésie et la rebellion dans le diocèse de Vienne, " suivant l'expression de Charvet, notre poète était tranquillement à Montélimar, où il fut chargé, conjointement avec ses compatriotes, Pertuis et Fulgon, de préparer les écriteaux nécessaires pour l'arrivée du roi Charles IX.
Cela dit rappelons qu'en 1556 le poète Jean Figon remporta l'églantine, c'est-à-dire le second prix à l'Académie des jeux floraux, et qu'un sieur P. Paschal, que nous ne connaissons pas autrement, l'en complimenta ainsi :
[Bien tost après que Ronsard, par son hymne,
Eust le rameau floral, victorieux,
Appolon fut de Figon curieux,
Et luy donna la florale Eglantine.
Or, cette fleur, cette branche argentine,
Des Tolosains ordonnée pour pris
T'a faict monstrer, Figon, en estre digne,
Monstrant le bien qu'as des Muses appris.]
Simple preuve que ses concurrents étaient d'une déplorable médiocrité ; car il faut reconnaître que ses vers ne valent guère mieux que ceux de Paschal, c'est-à-dire peu de chose. Nous donnons, ci-dessous, la liste de ses ouvrages :
I. Le poétique trophée de Jean Figon, dauphinois. Tholose, Guion-Boudeville, 1556, in-8º.
II. La course d'Atalante et la victoire d'Hippomène. A Tholose, chez Pierre Dupuys, de l'impr. de Guion-Boudeville, 1558, petit in-8º de 24 pp.
III. Amitié bannie dv monde. Œvvre fait en forme de dialogue, par Cyre Theodore, poète grec et, depuis, traduit en vers françois par Jean Figon, de Montellimar en Dauphiné. A Lyon, par Gabriel Cotier, 1559. Petit in-8º de 30 pp., dédié à " I. Coignard, conseiller du Roi en son parlement de Tolouse. " - Autre édition de Toulouse, chez Dupuis, 1558, suivant du Verdier.
IV. Le moyen d'éviter procès, fait pour l'utilité des marchands et autres négociateurs, au seigneur Josserand de Monts, gentilhomme dauphinois. Lyon, B. Rigaud, 1574, in-8º. Josserand de Monts était le seigneur de Savasse, près Montélimar, qui épousa, en 1530, Marguerite de Seytres.
V. Pérégrination de l'enfant vertueux. Œuvre contenant le sommaire des disciplines conduisant à plus haute vertu, avec trois {331}chants royaux en prose. Lyon, Fr. Arnoullet, 1584, in-16.
#Biogr. Dauph., i, 384. - France prot., vi, 529. - De Coston, Hist. de Montélimar, ii, 174. - Lacroix, L'Arr. de Montélimar, iv, 108 et vi, 276. - Brunet, Man. du libr., vi, 2e part., 453. - Guy Allard, Bibl. du Dauph., 103. - Lacroix du Maine et du Verdier, Bibl. - J. Saint-Rémy, Pet. anth. des poètes de la Drôme. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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