FONTAINE (Alexis)



FONTAINE (Alexis)), fameux mathématicien du xviiie siècle, est bien de Claveyson, quoi qu'en dise Berriat-Saint-Prix ; nous en avons pour preuve son acte de baptême qui est dans les registres de cette paroisse et dont voici la teneur :
" Le seize du mois aoust 1704, a esté baptisé Alexis Fontaine, né le 13 de ce mois, fils légitime de Me Jacques, notaire royal de ce lieu, et de demoiselle Magdeleine Seytres. Son parrain a esté sieur Estienne Seytres et sa marraine, Magdeleine Fontaine... Maisonneufve, curé. " Et en note, d'une écriture ancienne on lit ensuite : " Ledit Alexis Fontaine est aujourd'hui inscrit {335}dans l'académie des sciences et belles lettres, et l'un des plus scavans géomettres de l'Europe. " Ce texte coupe court à toute discussion. Complétons le renseignement en disant qu'il naquit au hameau des Bertins et que c'est pour cela qu'on l'appelle parfois Fontaine des Bertins, tandis que son père s'appela pendant longtemps Viérou-Fontaine, qui paraît être le véritable nom de la famille.
Ayant perdu son père en 1726, Alexis Fontaine se rendit à Paris pour y étudier le droit et se faire une position. Seulement, il abandonna bientôt les Institutes et le Digeste, pour s'occuper de géométrie avec Clairaut et Maupertuis, dont il conquit bien vite l'amitié. Dès 1732, ses Solutions de divers problèmes paraissaient dans le Recueil de l'Académie des sciences ; l'an suivant (13 mai 1733), il prit place dans cette savante compagnie en qualité d'adjoint mécanicien, et on le voit ensuite publier, en 1734, son Mémoire sur les courbes tautochrones, Problème de géométrie et Résolution des équations ; vingt ans plus tard, Mémoire sur le mouvement des absides de la lune et Addition à la méthode pour la solution des problèmes de maximis et de minimis ; enfin, en 1768, Addition au Mémoire... sur les courbes tautochrones. Les premiers de ces travaux lui avaient, depuis longtemps, fait obtenir des lettres de noblesse et le titre de membre des académies de Dijon et de Berlin, lorsqu'il se retira à Cuiseaux en Bourgogne (1764), où il fit les autres, d'une portée également haute ; et s'il échoua dans certaines tentatives, d'ailleurs irréalisables, - comme celle de créer une méthode générale pour la résolution des équations algébriques de tous les degrés, par la décomposition de leurs premiers membres facteurs, et encore dans celle de l'intégration générale des équations différentielles où les variables se trouvent mêlées, - il contribua, par contre, à éclaircir la question même de l'intégration générale, et il paraît, en outre, que c'est à lui qu'on doit la notation en usage des dérivées partielles d'une fonction de plusieurs variables. De plus, il obtint un très grand succès dans la question particulière des tautochrones, qui avait été déjà résolue par Huyghens, dans le cas du vide ; par Newton, dans le cas d'une résistance proportionnelle à la vitesse ; et par Euler et Bernouilli dans celui d'une résistance proportionnelle au carré de la vitesse. Car, en considérant le cas où la résistance serait représentée par un trinôme du second degré en fonction de la vitesse, il y appliqua une analyse nouvelle et plus générale que celle de ses devanciers, et rien, du reste, ne saurait donner une plus juste idée de la réputation dont il jouit dans le monde savant, que ce mot d'Euler rapporté par Lalande : " S'il y a quelque chose à trouver dont nous n'avons aucune idée, c'est de Fontaine que nous l'aurons. "
Ce grand mathématicien, dont les travaux ont été publiés sous le titre de : Mémoires de mathématiques (Paris, 1764, in-4º), après avoir été insérés dans les Mémoires de l'Académie des sciences, mourut à Cuiseaux (Saône-et-Loire), le 21 août 1771, d'une cruelle maladie supportée avec courage.
Condorcet qui fit l'éloge de Fontaine à l'Académie des sciences, tout en reconnaissant son incontestable mérite, est peu bienveillant pour lui, et l'on attribue cela à l'influence de d'Alembert.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - La Drôme aux anciennes académies et à l'Institut de France : Alexis Fontaine des Bertins, par Etienne Mellier. Grenoble, 1899, in-4º.
#Biogr. du Dauph., i, 397. - Bull. d'archéol., xii, 208 et xxix, 204. - Condorcet, Eloge dans les Mém. de l'Acad. des sc., année 1773. - Larousse, Dict. encycl. - Etc. - Lalande, Bibliogr. astr., année 1764.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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