FUGIÈRE (Jean-Urbain)



FUGIÈRE (Jean-Urbain)), officier général, né à Valence, le 2 février 1752, d'autre Jean et d'Aimée-Jeanne Policar, s'engagea à 18 ans, dans le régiment de Barrois-infanterie et y était depuis quatre ans sergent-major, lorsqu'il prit son congé, le 15 avril 1784, pour revenir dans sa famille. Mais la Révolution, puis la guerre ayant éclaté, il se réengagea aussitôt et venait d'être élu capitaine dans le 3e bataillon de volontaires de la Drôme, lorsqu'il fut chargé de se rendre auprès des administrateurs de ce département, pour leur demander des armes, le 7 octobre 1791. Deux ans après (4 août 1793), il était fait chef de bataillon, à cause de sa brillante conduite à l'armée des Alpes ; et, passé ensuite à l'armée des Pyrénées-Orientales, puis à l'armée d'Italie, il eut un cheval tué sous lui au combat de Roveredo (4 sept. 1796), étant alors à la tête de la 18e demi-brigade et non loin de Bonaparte qui, se {349}souvenant de sa bravoure, le jour de la bataille de Rivoli, lui cria en passant : " Brave 18e, je vous connais, l'ennemi ne viendra pas devant vous ! " La bataille gagnée, Fugière obtint de faire broder ces paroles sur son drapeau. Un an plus tard (3 mars 1798), il enlevait, à la tête de 1,500 hommes, le pont de Muneck, défendu par 7,000 hommes et 22 pièces d'artillerie, ce qui lui valut d'être fait général de brigade vingt jours après ; et Bonaparte qui ne le perdait pas de vue, l'ayant alors emmené avec lui en Egypte, notre Valentinois se distingua tellement à la bataille des Pyramides, qu'on lui confia aussitôt après le commandement de la province de Garbieh. On le voit ensuite tuer à l'ennemi 200 hommes avec un seul bataillon, dont il ne perdit que trois soldats ; mais c'est à la bataille d'Aboukir surtout qu'il se conduisit en véritable héros ; car, blessé à la tête, puis au bras gauche, il ne cessait pas de combattre, lorsqu'un boulet lui emporta ce bras, et c'est alors, dit-on, que se croyant près de mourir, il dit à Bonaparte qui l'était venu voir à l'ambulance : " Général, peut-être envierezvous un jour mon sort ; je meurs au champ d'honneur. " Cette scène a été popularisée par la gravure.
En dépit de ses effroyables blessures, Fugière ne mourut pas, à Aboukir, car au bout de quelques mois, Kléber l'envoyait à Damiette pour y apaiser une insurrection, puis lui donnait son propre sabre, sur lequel il avait fait graver : " Bataille des Pyramides, bataille d'Aboukir, le général en chef Kléber au général Fugière, au nom du Directoire exécutif. " Revenu en France, il fut nommé commandant d'une succursale de l'Hôtel des Invalides, à Avignon, et c'est là qu'il mourut des suites de ses blessures, le 16 décembre 1813, alors qu'il cumulait avec ce commandement celui du département de Vaucluse ; il avait été fait successivement chevalier de la Légion d'honneur, le 13 juin 1804, officier, le 25 décembre suivant, et commandeur, le 13 avril 1805.
ICONOGRAPHIE. - Grav. in-4º sur acier, de 0,090/0,131 (La Fitte del. ; Couché fils aquafort.) représentant notre général, à demicouché, à la bataille d'Aboukir, et Bonaparte à cheval lui adressant la parole ; au-dessous : Fugières, Général de brigade, 7 Thermidor an VII (27 juillet 1799), et une notice.
#Biogr. Dauph., i, 407. - Et. civ. - Fastes Légion d'Honn. - Rochas, Mém. bourg., i, 139. - Moniteur. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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