GUINIMAN ou VINIMAN, archevêque d'Embrun, au xi
GUINIMAN ou VINIMAN, archevêque d'Embrun, au xie siècle - que Marcellin Fornier appelle Remond Viminian et dont le Gallia a fait quatre archevêques différents sous les noms de Vivennus, Guinervinarius ou Guinivernarius, Vinimianus ou Vinimanus et Guinimandus en intercalant entre eux un Hugues, qui fut le prédécesseur de ce prélat, - était de Romans ou des environs et d'une famille pauvre. Elevé dans l'abbaye de Saint-Barnard de cette ville, ainsi qu'il se plaisait à le rappeler plus tard, il y fit ensuite profession religieuse et comptait parmi ses chanoines, lorsqu'il fut appelé au siège archiépiscopal d'Embrun, non par le suffrage unanime du clergé et du peuple, comme le dit P.-E. Giraud, mais vraisemblablement par le légat Hildebrand, après la déposition du simoniaque Hugues, son prédécesseur immédiat. Car il ne faut pas oublier qu'à ce moment-là l'église d'Embrun était dans un état d'autant plus déplorable que les Sarrasins occupaient encore une grande partie du diocèse. Si la date de la seconde des deux chartes du cartulaire d'Oulx, dans lesquelles figure ce prélat, est exacte, Guiniman s'occupa de l'administration de l'archidiocèse d'Embrun dès 1056, mais ce n'est que le 6 juillet de l'année suivante qu'il fut consacré, à Asti, par le pape Victor II lui-même, comme aussi n'est-ce qu'après cette consécration que, par une interversion de rôles, le clergé et le peuple d'Embrun ratifièrent le choix du pape. Une autre remarque à faire, à propos de ce prélat, c'est qu'en devenant archevêque d'Embrun, il ne cessa pas d'être chanoine de Romans, et qu'il fit même, à propos des biens attachés à sa prébende, des arrangements qui sont autant de traits des mœurs du temps. Par exemple, le 16 août 1060, il convint d'abandonner à la mense commune la plus grande partie de ses biens, sis à Génissieux ou aux environs, moyennant une somme de 200 sous, et, le 27 août 1064, il rendit à cette même mense capitulaire de St-Barnard, un fonds de terre que les chanoines, ses collègues, lui avaient autrefois vendu 50 sous ; puis il leur céda une maison qu'il avait fait construire en pierres et en ciment près de l'église abbatiale, sous condition qu'un sien neveu, également appelé Guiniman et encore enfant - Guinimanus puer, - hériterait de son canonicat et jouirait sa vie durant de ladite maison. Indépendamment de cela, on trouve Guiniman à la consécration de l'église du prieuré de Domène, le 10 août 1058 ; en 1066, il donna les églises de Chorges, avec toutes leurs dépendances, à l'abbaye de St-Victor de Marseille ; deux ans après, il intervint en qualité de chanoine de Romans, dans une transaction touchant l'église Saint-Christophe de Montmiral, et, le 6 octobre 1069, il participa, en cette qualité encore, à l'élection de l'abbé Arman, qui remplaça l'archevêque Léger dans le gouvernement de l'abbaye de St-Barnard et devint, plus tard, lui aussi, archevêque de Vienne. Enfin, à une date qui ne saurait être antérieure au 17 mars 1074, jour de la consécration d'Hugues, évêque de Die, Guiniman se trouvant avec cet évêque au château de Cornillon, près Grenoble, consacra conjointement avec lui, sur la demande du Dauphin Guigues, l'église nouvellement construite dans ce lieu par des religieux bénédictins de La Chaise-Dieu. Tandis que l'Histoire du diocèse d'Embrun et d'autres ouvrages font mourir Guiniman en 1066, c'est-à-dire au moins huit ans trop tôt, M. le cha{403}noine Perrossier, expert en la matière, pense que l'épiscopat de ce prélat peut être prolongé jusqu'en 1080, date à laquelle Lantelme fut établi archevêque d'Embrun par le légat Hugues de Die.
#Perrossîer, Evéques orig. du dioc. de Valence, i, 37-55. - P.-E. Giraud, Cart. de Romans, ch. 39 bis, notes 55 et 66. - Ulciensis eccl. chart., p. 158. - M. Fornier, Hist. des Alpes marit., éd. Paul Guillaume, p. 649. - Gall. Christ. - Cart. de Domina, ch. I. - Id. de St-Victor, ch. 698. - In. de St-André-le-Bas, ch. 123. - Albert, Hist. d'Embrun, ii, 96.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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