LA TOUR-MAUBOURG (Marie-Victor-Nicolas)



LA TOUR-MAUBOURG (Marie-Victor-Nicolas DE FAY, marquis de), officier général que Decourcelles dit être né le 11 février 1756, naquit en réalité le 23 mars 1768, à la Motte-de-Galaure, terre dont Claude-Florimond, son père, avait hérité des Fay-Gerlande, cinq ans auparavant. Sa mère s'appelait Jacquette Boulieu du Mazel. Entré dans la carrière des armes, en qualité de souslieutenant au régiment de Beaujolais, le 15 juillet 1782, il était capitaine dans le régiment d'Orléans-cavalerie au bout de quatre ans et, devenu sous-lieutenant des gardes du corps, le 6 mars 1789, il rendit à la famille royale un signalé service, le 6 octobre suivant, en protégeant la reine Marie-Antoinette et la conduisant auprès du roi, quand la populace envahit le château de Versailles. Colonel du 3e chasseurs, le 5 février 1792, il fit partie de l'avant-garde de l'armée de La Fayette et se distingua contre les Autrichiens à Glisecelle, près Maubeuge, le 15 juin suivant, ce qui ne l'empêcha pas d'être proscrit après le 10 août ; retiré alors en Hollande, il y vécut tout à fait à l'écart jusqu'après le 18 brumaire qu'il rentra en France, reprit du service et fut envoyé par Bonaparte en Egypte, pour y porter la nouvelle de ce coup d'Etat. Or, en Egypte, M.-V.-N. de La Tour-Maubourg devint aide de camp de Kléber et commandant du 22e régiment de chasseurs, à la tête duquel il se battit brillamment et fut blessé, le 22 mars 1800, devant Alexandrie. Rentré en France, il fut fait chevalier de la Légion d'honneur, puis promu général de brigade, le 25 décembre 1805, en récompense dé sa belle conduite pendant la campagne d'Autriche, notamment à Austerlitz. Ayant ensuite fait les campagnes de Prusse et de Pologne, il reçut les étoiles de général de division, le 9 mai 1807, et, cinq jours après, la croix de commandeur de la Légion d'honneur. Envoyé en Espagne l'année suivante, il y commanda la cavalerie de l'armée du Midi et contribua au succès des batailles de Mérida, de la Cuença, d'Occana et de la Gébora, ce qui lui valut d'être nommé grand officier de la Légion d'honneur, le 20 mai 1811 ; {83}mais il se distingua plus encore en faisant lever le siège de Badajoz. Envoyé en 1812 à la Grande armée, où il fit partie du 3e corps, le général de La Tour-Maubourg se fit remarquer par sa bravoure à la bataille de la Moskowa et par son habileté pendant la désastreuse retraite de Russie ; aussi l'empereur le récompensa-t-il de ses services en le faisant grand-croix de l'ordre de la Réunion, le 3 avril 1813. Quelques jours après, il faisait partie de l'armée d'Allemagne, en qualité de commandant du 1er corps de cavalerie, et combattait à la tête de ce corps, le 16 mai, devant Leipzig, lorsqu'il eut une jambe emportée par un boulet, ce qui lui donna, dit-on, occasion de dire à son ordonnance qui se désolait : " De quoi te plains-tu ? tu n'auras plus qu'une botte à cirer. "
A la première Restauration, ce vaillant général devint membre de la Commission du contentieux près le Ministère de la Guerre (23 avril 1814), membre du conseil de guerre attaché au roi (6 mai), chevalier de St-Louis (1er juin), pair de France (4 juin), grand-croix de la Légion d'honneur (23 août), membre du Comité de la guerre (18 déc.), et fut enfin chargé, au mois de mars 1815, d'organiser des bataillons de volontaires pour s'opposer à la marche de Napoléon sur Paris. Naturellement exclu de la Chambre des pairs pendant les Cent-Jours, il y reprit son siège à la seconde Restauration et, promu commandeur de St-Louis, le 3 mai 1816, se vit conférer par le roi le titre de marquis, le 31 août 1867. Seize mois après (janv. 1819), il allait comme ambassadeur en Angleterre, d'où il revint le 19 mars de la même année pour être ministre de la guerre, enfin créé chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, le 26 septembre 1820, il abandonna le ministère au mois de décembre 1821, pour devenir gouverneur de l'Hôtel des Invalides, poste qu'il occupa jusqu'à la Révolution de 1830. Ayant alors refusé de prêter serment à Louis-Philippe, le général de La Tour-Maubourg entra tout à fait dans la retraite et y vécut jusqu'à sa mort, arrivée au château de Farcyles-Lys (Seine-et-Marne), le 11 nov. 1850.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Le général de Maubourg, par A. Sala. Paris, 1850, in-8º.
BIBLIOGRAPHIE. - On a de ce général une brochure relative aux marchés Ouvrard, ayant pour titre : Lettre à M. le maréchal duc de Bellune, en réponse à l'introduction de son dernier Mémoire. Paris, 1826, in-8º.
#Biogr. du Dauph., ii, 41. - Et. civ. - Decourcelles, Dict. des gén. et Hist. des pairs. - Fastes de la Lég. d'honn. - Etc., etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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