MONTCHENU (Laurent de)



MONTCHENU (Laurent de)), seigneur de Châteauneuf-de-Galaure, maréchal des camps et armées du roi et commandant en Vivarais et Velay, qui fut successivement exempt des gardes du corps avec rang de mestre de camp (1764), enseigne de la compagnie écossaise de ces gardes, en 1766, brigadier de cavalerie, le 16 avril 1767, enfin maréchal de camp, le 1er mars 1780, est surtout connu par le service qu'il rendit aux habitants de la vallée de la Galaure, en faisant ouvrir, malgré l'opposition du prieur de Saint-Vallier, le passage de Rochetaillée, qui met cette vallée en communication avec celle du Rhône. Ce fut en 1780, et l'on prétend même qu'il donna le premier coup au rocher, pour assumer toute la responsabilité de l'acte de violence qu'il fit alors commettre dans l'intérêt de ses vassaux. En tout cas, ces derniers, reconnaissants, firent graver sur la pierre une inscription consacrant le souvenir du service rendu, et si le temps a fait disparaître cette inscription, le texte en a été conservé par un placard in-4º, sans nom de lieu ni d'imprimeur, dont voici la teneur :
Inscription
a l'honneur
de m. le comte de montchenu
Maréchal des camps et armées du roi, et commandant sa province du Vivarais, gravée sur les rochers de la Galaure en Dauphiné.
[Rassure-toi, passant, qui vois ces précipices,
Montchenu, dont le cœur humain
Ne voulait pas que tu périsses,
Força ces hauts rochers de t'ouvrir un chemin.
Ami des rois, ami des hommes,
Il a comblé de biens le pays où nous sommes ;
Celui qui prit pour nous ce zèle paternel
Mérite qu'on lui rende un hommage éternel.
L'an 1780]
Notons encore que Laurent de Montchenu, au lieu d'être contraint d'émigrer comme tant d'autres pendant la Révolution, resta tranquillement chez lui jusqu'à sa mort, arrivée en l'an XI, à ce que donne à supposer un inventaire de ses meubles, de sa bibliothèque et de ses archives, dressé le 26 vendémiaire de cette année-là.
Dernier de sa branche, il laissa, faute d'enfants, tous ses biens à sa femme Marie-Angélique Busson de Bussy, qui les laissa elle-même à un cousin de son mari, en 1807.
#Arm. du Dauph. - Stat. de la Drôme. - Bull. d'archéol., xxviii, 168 et suiv., art. de M. Lacroix. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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