PATIN (Jean-Antoine)



PATIN (Jean-Antoine)), avocat, dont la famille originaire de Valréas s'établit à Chabeuil vers 1495, date à laquelle le notaire Jean Patin épousa Catherine Villars, héritière d'une vieille famille bourgeoise de cette dernière ville, naquit à Chabeuil, le 7 janvier 1594. Il était le fils de Jean Patin, maréchal des logis, cornette de la compagnie d'armes de M. de Tournon, qui mourut à Chabeuil, le 13 mai 1629, âgé de 77 ans, et le petit-fils d'un lieutenant du juge des conventions dudit Chabeuil, tué pendant les guerres de religion. Après avoir fait ses études classiques au collège de Tournon, il prit le grade de docteur en droit en l'université de Valence et fut enfin reçu avocat au parlement de Grenoble en 1618. Dix ans après, étant à Crest, il complimentait, au nom des consuls de cette ville, le roi Louis XIII, allant au siège de Privas et, si l'on en croit certaines notes publiées par M. Ed. Maignien, il contenta si bien le monarque que ce prince voulut avoir ensuite une conversation avec lui. Est-ce pour cela que notre avocat fut pourvu, le 16 novembre suivant, de l'un des quatre offices de substitut du procureur général près le parlement de Grenoble, nouvellement créés ? Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il en obtint un dont il était en possession dès le 29 décembre 1629, date à laquelle il épousa Anne Delhaye, car il est ainsi qualifié dans son acte de mariage.
Entré ainsi dans le Parlement, Jean-Antoine Patin parla plus d'une fois au nom de cette cour, et c'est notamment lui qui complimenta, en 1643, le comte de Tournon, lors de sa réception en la charge de lieutenant général au gouvernement de Dauphiné. Mais où il rendit de véritables services, c'est à Valence, l'année suivante ; car, ayant été envoyé dans cette ville au lendemain d'une sédition, qui faillit coûter la vie à l'intendant du Dauphiné, le futur surintendant des finances Fouquet, et qui la coûta au président Ducros (voir ce nom), il sut calmer les esprits et ramener à certaine proportion cette affaire, qui n'en eut pas moins de déplorables conséquences, puisqu'il en résulta la condamnation de deux individus au supplice de la roue, la pendaison de deux autres et l'application de peines moindres à six ou sept autres coupables.
Résignataire de sa charge dès 1650, bien qu'on ne l'ait remplacé qu'en 1659, Jean-Antoine Patin retourna alors dans sa ville natale, dont il devint juge ducal ; et c'est probablement là qu'il mourut en 1675, ayant été anobli vingt-quatre ans auparavant et laissant, au dire de Guy Allard, " plusieurs volumes manuscrits de recueils en droict. " Il est en outre l'auteur d'une consultation ayant pour titre : Question si un ou plusieurs particuliers plaidant contre leur communauté en demandant ou défendant doivent contribuer aux frais et despenses que cette communauté fait contre eux... (Grenoble, 1659, in-8º de 56 pp.), et une note mss. publiée par M. Mai{219}gnien nous apprend que cette consultation se rapporte à une affaire ainsi résumée : " Les consuls de Chabeuil en haine de ce que Jean Courtois de Chabeuil leur avait déclaré, par acte, qu'il ne vouloit plus être conseiller de la maison de ville, parce qu'il y voyait passer et délibérer des choses préjudiciables au public et contre sa conscience, lui suscitèrent un procès criminel, le traitèrent inhumainement dans les prisons dudit Chabeuil, l'ayant accusé d'avoir contrefait l'évesque, lorsqu'il fut esleu abbé des vignerons dans ledit lieu ; de laquelle accusation il fut absous avec despens, par arrest de la cour du 12 février 1659, en la 3e chambre, au rapport de M. de Marnais. "
#Arch. de la Drôme, B, 1258, et E, 2097. - Le Dauphiné, xvii, 108. - Inv. des arch. de l'Isère. - Ed. Maignien, L'imprimerie... à Grenoble, 175. - Mém. de Salomon de Merez, Bibl. du Dauph., 168.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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