PINET (Pierre)



PINET (Pierre)), chanoine de la cathédrale de Die, qui figure comme témoin dans quantité d'actes de la fin du xiie siècle et des premières années du xiiie, notamment dans celui par lequel Isoard, comte de Die, fit hommage à l'évêque de cette ville, le 13 janvier 1168, et dans la charte de libertés que le comte de Valentinois, Aymar de Poitiers, accorda aux habitants de Crest, au mois de mars 1188, mérite d'autant plus une mention, qu'il fut un des principaux bienfaiteurs de son église, en même temps qu'un personnage assez important pour être nommé dans la bulle, en date du 30 juillet 1178, par laquelle l'empereur Frédéric Ier concéda à l'évêque de Die tous les droits régaliens dans son diocèse. C'est lui, en effet, qui fonda la chapellenie de son nom, - Capellania Petri Pineti, - une des mieux dotées de la cathédrale de Die, ayant donné pour cela une maison, probablement la sienne, qui était dans le quartier Saint-Vincent, pour le logement du chapelain ; une vigne à Romeyer, une autre à Comane et des écus et rentes représentant 15 florins, 50 setiers de blé et 7 saumées de vin par an. En retour, le titulaire de ce bénéfice devait célébrer chaque jour la messe pour le repos de l'âme de Pierre Pinet, entretenir quatre cloîtriers, offrir chaque année aux clercs de l'église de Die un repas, à la suite duquel 15 gros devaient être distribués aux pauvres, enfin faire également, chaque année, le 19 août, jour de la fête de saint Magnus, une aumône générale de 10 setiers de froment ; ajoutons qu'il était encore tenu, dit-on, d'héberger et nourrir continuellement un pauvre chez lui. Et cette libéralité ne fut pas la seule du pieux chanoine ; car, on sait, par une charte de l'an 1289, qu'ayant alors racheté de différentes personnes des biens ayant appartenu au prieuré de Sainte-Marie de Granier, non loin de Chambéry, il les rendit à ce prieuré, à la condition qu'il donnerait tous les ans, aux Chartreux, un repas composé de pain frais, de vin, d'une once et demie de girofle, de poisson et d'un pigment, celui-ci devant être fait avec trois émines de vin pur, une émine de cidre, du miel et de l'huile. Nous avons cru devoir donner ces détails, parce qu'ils constituent un trait de mœurs.
Pierre Pinet vivait encore en 1201, date à laquelle il fut témoin de l'acte par lequel Humbert Ier, évêque de Die, céda à la dauphine Béatrix et à {233}son fils Guigues-André l'hommage que lui devait Silvion de Crest, pour les châteaux de Béton et de Saint-Benoît ; mais on ne connaît pas l'année de sa mort, attendu que ce qui reste de sa pierre tombale ne l'indique pas.
#Cart. de Die, ch. i, 9. - Charte lapid. de Crest. - Chevalier, Hist. de Die, 423.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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