QUIOT (Jérome-Joachim)



QUIOT (Jérome-Joachim)), baron du Passage, fils du précédent et d'Elisabeth-Marthe Rollet, naquit à Alixan, le 9 février 1775, et n'avait pas encore terminé ses études au collège de Tournon lorsqu'il s'engagea, le 12 octobre 1791, dans le 3e bataillon de volontaires de la Drôme, avec lequel il fit la campagne de 1792 en Savoie. Au bout d'un an, il était capitaine, et comme tel servit à l'armée des Pyrénées-Orientales pendant les années 1794 et 1795, après quoi, la paix ayant été faite avec l'Espagne et son bataillon ayant été incorporé au 118e régiment de ligne, il fit partie de l'armée d'Italie en qualité d'aide de camp du général Victor, aux côtés de qui il se trouvait quand cette armée passa le Pô, puis le Mincio. Blessé à la bataille de Rivoli (29 juillet 1796), il ne prit pas moins part aux combats de la Favorite et de San-Georgio, où il se conduisit de telle sorte que le général en chef l'en féli{284}cita. Il se distingua également devant Vérone, les 26 mars et 5 avril 1799, et promu chef d'escadrons le 12 mai suivant, combattit à la Trebbia et à Fossano, puis à Marengo. Employé à l'armée de Hollande en 1801 et 1802, il fut décoré de la Légion d'honneur en 1804 et, l'année suivante, étant aide de camp du maréchal Lannes à l'armée d'Allemagne, il mérita par sa conduite devant Ulm, au passage du Danube, au combat de Hollabrünn, enfin à Austerlitz, d'être fait colonel (1805).
Placé alors à la tête du 100e de ligne, Quiot fit campagne contre les Prussiens jusqu'à ce que grièvement blessé d'un coup de feu à Iéna (14 oct. 1806), il dut rester loin de l'armée, qu'il ne rejoignit qu'en Pologne (1807). La paix de Tilsitt' faite, il fut tout à la fois promu officier de la Légion d'honneur et créé baron de l'Empire, puis envoyé avec son régiment en Espagne, où il prit part au second siège de Sarragosse et se distingua au passage de la Sierra-Morena, battant avec son seul régiment toute une division espagnole, à laquelle il prit un drapeau et fit 800 prisonniers. Deux ans plus tard (1810), étant gouverneur de Campo-Mayor en Portugal, il échappait, grâce à une habile manœuvre, à 15,000 Anglais ou Hanovriens qui le menaçaient, ce qui lui mérita, avec les éloges du maréchal Mortier, le grade de général de brigade (19 mai 1811). Enlevé ainsi au 100e de ligne, qui lui offrit une épée d'honneur, en reconnaissance de sa sollicitude pour tous ses subordonnés pendant les campagnes de Prusse, de Pologne et d'Espagne, Quiot passa à l'armée d'Estramadure, avec laquelle il combattit à Albuhera, où il fut blessé d'un coup de baïonnette ; puis il battit, à l'embouchure du Guadiana, le général Ballesteros, et passa ensuite de cette armée au 1er corps de la grande armée, en Allemagne. Il venait d'enfoncer les premières lignes prussiennes devant Kulm, faisant 1,200 prisonniers et prenant 4 canons au général Kleist, lorsqu'un manque de concours, de la part de ceux qui devaient lui prêter aide, le fit tomber blessé aux mains de l'ennemi le 30 août 1813.
Envoyé prisonnier en Hongrie, le général Quiot ne rentra en France qu'à la première Restauration ; chargé alors (29 juin 1814) de commander le département de la Drôme, il fit son possible pour empêcher ses troupes et la population de prendre le parti de Napoléon, quand celui-ci revint de l'île d'Elbe, au mois de mars 1815, ce qui lui valut d'être bientôt destitué. Par contre, il obtint, le 23 mars suivant, le commandement de la 1re brigade de la division Drouet d'Erlon, à la tête de laquelle il se distingua particulièrement à Waterloo. A la seconde Restauration, il reprit sa place à Valence, d'où il passa au commandement du département de la Haute-Vienne, le 3 janvier 1816, et Louis XVIII, qui l'avait fait chevalier de Saint-Louis et commandeur de la Légion d'honneur en 1814, l'ayant confirmé le 20 avril 1816, dans son titre de baron du Passage, il alla une troisième fois commander dans son département natal, le 1er octobre 1817. Dix-huit mois après (mars 1818), il était appelé par intérim, à la tête de la 7e division militaire à Grenoble ; chargé en même temps du commandement du département de l'Isère, le 21 avril 1820, il le conserva jusqu'en 1823, date à laquelle il fut mis en disponibilité avec le grade de lieutenant général honoraire, ayant été fait quelque temps auparavant, (17 août 1822), grand officier de la Légion d'honneur.
Entré ainsi, tout jeune encore, dans la retraite, le général Quiot fit pendant longtemps partie du conseil général de l'Isère pour le canton de Virieu, y défendant d'autant mieux les intérêts agricoles, qu'il s'occupait luimême beaucoup de tout ce qui touche à l'agriculture, ainsi que le prouve {285}un rapport de lui sur l'amélioration de la race chevaline, inséré dans le 3e bulletin de la Société d'agriculture de la Tour-du-Pin, dont il faisait partie.
Cet officier général, dont le nom est gravé sur l'arc de triomphe de l'Etoile, mourut aux Balmes de Fontaine (Isère), le 12 janvier 1849 ; il était depuis plusieurs années maire de la commune du Passage.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Notice biographique sur M. le baron Quiot (Jérôme-Joachim), lieutenant général, grand officier de la Légion d'honneur. Paris, 1847, in-8º.
#Biogr. Dauph., ii, 315. - Revue gén. biogr. - Decourcelles, Dict. des gén. - Moniteur du 13 mars 1815. - Stat. de l'Isère, iv, 307.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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