REYNAUD (André)



REYNAUD (André)), peintre de Valence qui jouit d'une certaine réputation et même arriva à une situation de quelque importance dans cette ville, était le fils d'un peintre Henri Reynaud que l'on trouve établi dans cette ville, dès 1642, et dont on rencontre ensuite maintes fois le nom dans les comptes consulaires, à cause des sommes qui lui furent payées pour différents travaux : par exemple, 11 livres en 1661, pour 170 toises de papier peint pour le feu de joie de la naissance du Dauphin ; 45 livres pour écussons aux armoiries du légat, dont on fêta, cette année-là, le passage à Valence ; et 8 livres, cinq ans après, pour armoiries de la ville mises aux flambeaux que 40 pauvres portèrent aux funérailles du premier consul Rey. Or, tout en ne se refusant pas à exécuter des travaux de ce genre, André Reynaud en fit de plus durables et de plus importants ; car on voit que, le 6 janvier 1688, il reçut 18 livres, " pour le prix de la lettre et armoiries qu'il avoit fait à la chapelle et mausollée du seigneur Jean-Baptiste de Mistral, dans le {305}cloître de l'église St-Appolinaire, à Valence ", c'est-à-dire dans le monument aujourd'hui connu sous le nom de Pendentif, et que, le 5 février 1709, il s'engagea à faire un tableau à trois personnages pour l'église paroissiale de Dieulefit, moyennant 40 écus, prix assez élevé pour l'époque pour que l'on en puisse induire qu'il était alors fort prisé comme peintre. Du reste, rien ne prouve mieux la situation à laquelle il arriva, en exerçant son art, que les provisions de garde du duc d'Orléans, gouverneur du Dauphiné, qu'il obtint le 21 octobre 1726 : il ne s'agissait, bien entendu, que d'un titre honorifique ; mais, si l'honneur d'être garde du duc d'Orléans peut nous sembler mince aujourd'hui, il n'en était pas de même en 1726, car il entraînait pour le titulaire l'exemption d'impôts, ce qui était un avantage appréciable. Tout ce que nous savons de plus de notre peintre, c'est qu'il était encore vivant en 1731, date à laquelle les consuls de Valence écrivirent au duc d'Orléans pour se plaindre de la charge que cette exemption faisait peser sur les autres citoyens, preuve qu'André Reynaud possédait une certaine fortune, contrairement au dicton : " Gueux comme un peintre. "
#Arch. de Valence, BB, 34 ; CC, 14, 48, 49, 53, 59. - Arch. de la Drôme, E, 5528.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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