SAUTAYRA (Charles-Alexandre-Gustave)



SAUTAYRA (Charles-Alexandre-Gustave)), frère cadet du précédent, né à Montélimar, le 25 avril 1804, était agent d'assurances quand éclata la Révolution de février 1848. Improvisé alors sous-commissaire du gouvernement dans l'arrondissement de sa ville natale, il posa bientôt sa candidature à la représentation du peuple, dans le département, en se recommandant de son père et de son aïeul, affirmant que " si la science et le talent pouvaient lui faire défaut, l'énergie et la résolution ne sauraient l'abandonner " ; formulant enfin un programme fort modéré : ce qui lui valut 34,878 suffrages, c'est-à-dire une belle majorité. Or, élu représentant de la Drôme, il siégea sur les bancs de la Montagne, et recommanda, dans une lettre, " à ses concitoyens ", la candidature du général Cavaignac à la présidence de la République (29 novembre 1848). Cinq mois plus tard (mai 1849), le Comité central des travailleurs de la Drôme l'ayant porté sur sa liste de candidats à l'Assemblée législative, G. Sautayra fut élu le premier, par 43,689 voix, et, dans cette nouvelle assemblée, il fit naturellement opposition à la politique napoléonienne. Il alla même jusqu'à protester, à la tribune, contre la mise en état de siège du département de la Drôme, à la suite des événements du 13 juin 1849 ; d'où s'ensuivit un échange de lettres, on ne peut plus vives, entre le maire de Montélimar et lui. Mais, à en juger par ce que disent de ce représentant de la Drôme les journaux du temps, son attitude ne fut jamais de celles qui inspirèrent des craintes au gouvernement de L.-N. Bonaparte ; car, Le Charivari, entre autres, ne trouva rien de mieux, pendant assez longtemps, que de ridiculiser G. Sautayra, à cause de sa manie de pérorer et de certaine cocarde dont il se parait. Pour tout dire, bien qu'il ait fait quelques propositions à l'une et à l'autre des assemblées dont il fit partie, la place qu'il y tint fut si petite que Vapereau et Larousse l'ont ignoré, et qu'à la suite du coup d'Etat de décembre {334}1851, il disparut, sans que nous ayons pu rien savoir de ce qu'il fit ensuite, sinon qu'il mourut à Paris, le 21 septembre 1867, et fut inhumé à Saint-Marcel-de-Sauzet.
Indépendamment de ses professions de foi, ce Sautayra est l'auteur des écrits suivants :
I. De l'assurance contre l'incendie, avec commentaire..., précédé d'une introduction. Montélimar, Bourron, 1841, in-12 de 364 pp.
II. G. Sautayra aux électeurs du département de la Drôme (1er août 1848). Paris, Brière, in-4º de 20 pp.
III. Annexe au compte rendu aux électeurs... Assemblée nationale, séance du 1er septembre 1848. B.-N. Chaix, in-8º de 15 pp.
IV. G. Sautayra... à ses concitoyens. Paris, 29 novembre 1848. Paris, Marc Aurel, s.d., in-12 de 23 pp.
V. Discours prononcé par M. Sautayra...dans la discussion sur la prise en considération de la proposition tendant au remplacement des octrois. Séance du 6 février 1851. S.l., Packoucke, s.d., in-8º.
ICONOGRAPHIE. - I. Portr. lith., in-fol. Buste de face. Devéria. Imp. Lemercier. - II. Autre, même format. Buste de 3/4 à G. assis. Courtois, collect. Delarue. - III. Autre portrait, livr. de Becquet frères, signé Courtois, le représentant de face, assis dans un fauteuil.
#Courr. Dr., 1848-49. - Notes de M. Vallentin. - Et. civ.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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