SIGOYER (Marie-Félicien-René-Martian)



SIGOYER (Marie-Félicien-René-Martian{357} de BERNARDY de), officier, dont le père, qui fut un moment secrétaire général de la Drôme et longtemps sous-préfet, était un poète de mérite, et dont la mère était nièce du lieutenant général de Pernéty, naquit à Valence le 29 août 1824, et, s'étant engagé à 20 ans dans les zouaves, obtint à 26 (1852) l'épaulette de sous-lieutenant, à la suite de l'expédition des Babors, dans laquelle il fut blessé. Passé alors dans l'infanterie de ligne, puis dans les chasseurs, il venait d'être nommé capitaine, lorsqu'il fut blessé, pour la seconde fois, à la bataille de Solférino (24 juin 1859) ; enfin, promu commandant au commencement de la malheureuse guerre de 1870-71, il eut la jambe brisée dans le bombardement de Thionville et se trouvait, par suite, à l'hôpital de cette ville, quand les Prussiens y entrèrent. Or, au bout de peu de jours, avec sa jambe dans un appareil, l'héroïque soldat trouva moyen de s'évader par une fenêtre pendant la nuit, traversa la Moselle et, par le Luxembourg et la Belgique, gagna Lille où il se mit à la disposition du général Faidherbe. Celui-ci l'ayant placé à la tête du 26e bataillon de chasseurs, en voie de formation, il organisa ce corps de telle sorte que, la paix signée, il fut conservé comme " vieille troupe " et envoyé à l'armée de Versailles.
Il contribua donc à la reprise de Paris sur la Commune ; mais ce en quoi le commandant de Sigoyer se distingua surtout alors, c'est en sauvant de l'incendie, allumé par les fédérés, le vieux Louvre et la galerie des Antiques, par une attaque bien dirigée et des secours rapidement organisés. C'était le 24 mai 1871, et, le surlendemain matin, le corps de l'héroïque commandant fut trouvé sur la place de la Bastille, affreusement brûlé. On a dit que les fédérés l'ayant pris, mirent le feu à ses vêtements, après les avoir enduits de pétrole ; mais le fait n'est pas prouvé. Quoi qu'il en soit, instruite de cette mort, l'Assemblée nationale décida, le 22 août suivant, sur le rapport du député Malens, qu'en récompense du service rendu par le commandant de Sigoyer, une pension de 2,000 fr. serait faite à sa veuve, et une de 500 fr. à chacun de ses quatre enfants.
#Etats de services. - Journ. Officiel. - Du Camp, Les convulsions de Paris, ii, 165.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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