PONET (Jean-Joseph-Adolphe)



PONET (Jean-Joseph-Adolphe)), pamphlétaire, décédé le 1er novembre 1900, naquit à Peyrus (Drôme), le 10 janvier 1837. Fils d'un ancien soldat qui avait été fait chef de bataillon, toút jeune encore, sur le champ de bataille de Ligny (16 juin 1815), il fut naturellement élevé dans des idées militaires, mais s'en imprégna si peu cependant qu'il s'empressa de quitter l'armée à l'expiration de son congé, pour entrer dans la presse, où il fut successivement ouvrier typographe, correcteur et journaliste. Or, journaliste, il collabora d'abord au Progrès, feuille lyonnaise ; puis, au Courrier de Lyon, où la violence de ses polémiques lui valut plusieurs duels, dont un avec le procureur de la République, M. Andrieux, plus tard préfet de police à Paris et ambassadeur à Madrid. Or ce dernier duel lui fit une situation tellement difficile que, pour avoir la liberté de ses mouvements, il fonda, en 1871, un journal à lui : La Comédie politique, feuille hebdomadaire qui se fit aussitôt remarquer par la violence de ses attaques contre les personnes. Il s'ensuivit quantité de plaintes, de procès, et, presque toujours des condamnations.
Le 12 janvier 1884, Ponet se vit infliger un an de prison, pour des articles intitulés : L'assassinat de Cyvoct, Gallica fides et La Bouteille inépuisable, dans lesquels il protestait, bien que bonapartiste, contre la condamnation d'un anarchiste. Puis, ce sont les officiers ministériels qui, pris à partie, le firent condamner, pour diffamation, à cinq ans de prison, et par cela même arrêtèrent la publication de La Comédie politique. Seulement Ponet, rendu à la liberté, reprit cette publication en 1894, et, toujours aussi agressif s'attira, trois ans après, une condamnation à huit mois d'emprisonnement, en portant contre l'administration militaire les plus graves accusations, ce qui l'obligea à se réfugier à Genève, d'où il continua à diriger et à rédiger son journal, et d'où il posa même, au mois de janvier 1898, bien qu'inéligible, sa candidature à la députation, dans la 3e circonscription du département du Rhône, avec un programme extrêmement radical. Non élu, il fut extradé quelques jours après ; mais, ayant ensuite obtenu de la Cour de cassation un arrêt déclarant son extradition illégale, ce qui lui permit de retourner à Genève, il en profita et venait d'être ramené de cette ville par sa famille, lorsqu'il mourut à Lyon, épuisé, dit-on, par une vie de luttes. En tout cas, il souleva tant de passions, excita de telles colères, qu'il est bien difficile de se faire une juste idée de ce qu'il fut réellement ; car, tandis que Larousse, par exemple, donne La Comédie politique, et, par suite, son rédacteur " comme exerçant un véritable et cynique chantage, sous prétexte de défendre l'opinion conservatrice ", la Revue de la Drôme a dit en annonçant sa mort, qu'" en lui disparaissait un ardent et vaillant lutteur ", dont la vigoureuse et habile plume n'hésita " jamais à se mettre au service des humbles et des faibles. "
{427}BIBLIOGRAPHIE. - I. La Comédie politique, journal satirique hebdomadaire, politique, judiciaire et financier, illustré à partir de 1880.
II. Mes démêlés avec le journal " Le Pays " et mes relations avec le Comité de comptabilité. S.l.n.d., in-16 de 135 pp.
III. Le catéchisme d'un factieux, suivant la formule Ricard de Marcère. Lyon, s.d., in-32 de 32 pp.
IV. Les bénéfices de la maison Gambetta. Lyon, s.d., in-32 de 64 pp.
V. Cour d'appel de Lyon. M. le Préfet de police. Procès de M. Andrieux, contre " La Comédie politique ". Lyon, 1879, in-16 de 112 pp.
VI. La ligue des malfaiteurs et de la juiverie contre " La Comédie politique ". Premier mémoire par les prévenus Adolphe Ponet et Aimé Rassat. Lyon, 1888, in-16 de 67 pages.
VII. Pétition au Parlement... Genève, 1892, in-8º de 71 pp.
VIII. Pirateries judiciaires. S.l.n.d., in-8º jésus de 240 pp.
IX. A propos des arrestations illégales. Un conseil de guerre, s. v. p. Lyon, s.d., in-8º de 144 pp.
X. Biographie-programme du candidat Adolphe Ponet, avec photographie. Lyon, s.d. (1898), in-18 de 72 pp.
XI. Rosette Dory, roman annoncé par La Comédie politique, mais que je ne connais pas autrement.
#Notes de M. Victor Colomb. - I. Bertrand, La Salette, docum. et bibliogr., 316. - La Décentralisation, des 13 janv., 17 et 28 mars, 3 avril, 7 et 28 juin 1789, et toutes les familles lyonnaises de l'époque. - Larousse, Nouv. suppl., 871. - Revue de la Drôme, de nov. 1900. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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