Page 13 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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C'était hier....

                      Le 23 novembre 1721, les Consuls de la Communauté de Marsanne votaient la somme
               de 220 livres pour que le père Chapouton, dominicain, "fasse" une horloge publique. Elle fut
               terminée par Chaix, d'Espeluche, le 18 août 1726 et installée dans le beffroi, cadran situé face
               au Vieux Village. Quelques années passèrent. L'habitat s'intensifiant de plus en plus en dehors
               des  remparts,  il  s'avéra  alors  logique  de  déplacer  le  cadran  à  sa  place  actuelle  (face  à  la
               plaine).
                      Et tournent les aiguilles...et sonnent les heures...Sonnent les heures en effet, sur cette
               grosse cloche de 1724 que la tradition orale attribue initialement au clocher de Saint-Félix et
               que frappe, désormais, le marteau de l'horloge.
                      Et  sonnent  l'angélus,  les  carillons  de  fêtes...Sonnent  aussi  le  glas,  et  sonnent  les
               tocsins...! C'est qu'on les entendait de loin, les cloches du beffroi ! La grosse et la petite, avec
               leurs  sonneries  "codées",  graves  ou  argentines,  que  chacun,  jusqu'au  bout  de  la  plaine,
               comprenait fort bien : "Etait-ce un mort ?...un homme ? ...une femme ? Etait-ce l'orage, ou
               bien le feu ? Les vieux Marsannais savent encore cela.
                      Un  jour,  pourtant,  se  sont  arrêtées  les  aiguilles  ;  et  les  cloches  à  leur  tour  se  sont
               endormies. Gardiennes d'un passé silencieux, elles conservent, moulées dans leur bronze, les
               séculaires légendes que je transcris ici.
                      -  Petite cloche : "Juillet 1732. J'annonce toutes les heures au peuple, pour que lui,
                          songe  à  la  dernière,  et  pour  qu'il  bénisse  le  Seigneur  et  bénisse  la  très  Sainte
                          Vierge"
                      -  Grosse  cloche  :  "1724.  Je  loue  Dieu,  je  convoque  le  travail,  je  prie  pieusement
                          pour les défunts, j'apaise la tempête, j'embellis les fêtes."
                                    Apaisement !...  Fêtes !...

                      Mais pourquoi ne pas rêver d’un matin enchanteur, d’un jour de Pâques, d’un 15 août,
               où nos cloches se réveilleraient ?...
                                                                                                                                              MLR
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