Page 30 - Tous les bulletins de l'association des" Amis du Vieux Marsanne"
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pour aller, de temps en temps, à la montagne, tâcher de découvrir ceux qui prennent le bois."
Et quand, par hasard, on les découvrait, les comptes se réglaient ...à la plaine des "Débats"...!
Du côté de Roynac, un sieur Jean Jeune, agrandissait copieusement sa vigne en grignotant,
chaque année, un morceau de la montagne. Alors, tous les Marsannais se réunirent en
assemblée générale et, après constat par le Délégué du Greffe royal de Montélimar (en date du
27 novembre 1739), "l'ami" Jeune se vit obligé au repli qu'on devine !
Que vous dire encore ? Qu'en 1657, pour protéger sa forêt, la communauté vote "l'interdit aux
habitants de vendre le bois coupé à la montagne et de s'en servir autrement que pour la
provision de leurs ménages et l'utilité de leurs fonds, sans abus." J'ai bien dit, 1657. Vous ne
pensiez sûrement pas qu'il y avait si longtemps...
Disons aussi qu'en 1718 était ordonnée la destruction des chenilles et interdite la chasse aux
petits oyseaux (écologie...écologie...! déjà !). Sachons encore que, par ordre royal ou
communal, on procédait à des battues aux loups, distribuant à cet effet des armes qu'on
reprenait ensuite, et payant, comme en may 1734 par exemple, 12 livres pour un vieux loup
ou une louve, 6 livres pour un jeune loup ou un louveteau.
Ainsi, "à la queue leu leu"..., événement après événement, siècles et générations ont passé.
Notre tour est venu. Nous pouvons à cœur-joie fêter le muguet, les jonquilles ; exhiber des
arbres de Noël, chanter notre forêt au son de nos fanfares, et voir danser le feu au creux des
cheminées.
C'est qu'elle est toujours là notre noble forêt ; toujours protégée, toujours renouvelée ;
toujours généreuse de charmes merveilleux, d'éternelles richesses ; impérissable témoin d'un
bien vaillant passé.
Marsanne, 10.12.1983
M. R.