AMIEU (Jean)



AMIEU (Jean)), professeur et missionnaire, né à Vinsobres, le 27 sept. 1587, d'une famille bourgeoise protestante, qui tenait à ferme une partie des droits seigneuriaux du lieu, en 1624, et qui paraît s'être éteinte vers la fin du xviie siècle, s'étant converti au catholicisme, en 1607, entra alors dans la Société de Jésus, où il professa successivement la grammaire, les humanités et la rhétorique, pendant six ans, et, pendant sept, la philosophie, soit à Avignon, soit à Dijon. Devenu ensuite professeur de théologie dans la première de ces villes, il ne put manquer de prendre part aux disputes religieuses de l'époque et le fit, paraît-il, avec succès ; car, on voit qu'en 1623, les protestants de Vinsobres reprochaient, entre autres choses, à Mogius, leur pasteur, d'être incapable de discuter la religion, s'étant laissé " convaincre ", c'est-à-dire battre, par Amieu, jésuite d'Avignon. Douze ans plus tard (1635), le P. Amieu partait pour la Syrie et, étant arrivé à Alep, le 28 nov., évangélisa ce pays jusqu'à sa mort, arrivée le 16 novembre 1653, chez les capucins de Beyrouth. Il fut inhumé tout près de l'église Saint-Georges-des-Maronites de cette ville.
Il est question de ce missionnaire, dans une lettre écrite d'Alep, le 16 août 1641, faisant partie des Relations inédites des missions de la Compagnie de Jésus à Constantinople et dans le Levant au XVIIe siècle, par le P. Carayon (Poitiers, 1864, in-8º, pages 152-57) et reproduite dans : Relation de l'Etablissement des P P. de la Compagnie de Jésus... en Levant, par Emile Legrand (Paris, 1869, in-18, pages 17-21). Quant au professeur, il a laissé les mss. suivants : I. Disputationes in libros de physica, de anima, de vita, de sensibus, de mathematica et de astronomia, in-4º de 770 pages, fini, le 16 {23}juin 1620 et faisant partie de la bibl. de Lyon. - II. Scripsi doctrinam christianam arabice, quam partim legendo, partim interpretando, doceo diebus sabbathi, dont il est question dans une lettre écrite d'Alep, le 18 déc. 1636, au supérieur général de la Cie. Enfin, l'on sait qu'il composa une réfutation du Coran, et le P. Besson, parlant de lui, dans La Syrie sainte (éd. de 1660, pag. 98-99), dit qu'il faisait des copies de livres arabes et mettait en abrégé de grands volumes. " L'un de ses chefsd'œuvre, ajoute-t-il, est l'abrégé du grand Camus... Je ne dis rien de ses dictionnaires arabes et turcs... "
#Arch. de Vinsobres, DD 1, FF 13 et GG 9. - P. Sommervogel, Bibl. de la Cie de Jésus, i, 288 89 et notes de cet auteur.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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