ARGOD (François)



ARGOD (François)), général, né à Valence, le 14 mai 1759, de Jean, tailleur d'habits, et de Jeanne Grenier, qu'il fut, d'abord, maître d'écriture s'étant engagé, en 1777, dans le 7e régiment d'artillerie, fut aussitôt envoyé en congé pour défaut de taille ; mais, incorporé, le 3 janvier 1779, dans le régiment de Royal-Champagne, en qualité de trompette, il y fut successivement cavalier, maréchal des logis et adjudant. Renvoyé du corps, le 21 août 1790, à cause de ses principes révolutionnaires, il y fut réintégré, le 11 décembre suivant, et le 3e bataillon de la Drôme l'ayant élu adjudant-major, dix mois après, il y fut promu capitaine, le 21 février de l'année suivante. Cinq mois et demi plus tard, Argod devenait chef du 5e bataillon des Bouches-du-Rhône, à la tête duquel il fit campagne en Italie, et servit ensuite au siège de Toulon, où il fut blessé et nommé adjudant général chef de brigade par les représentants du peuple Barras, Fréron, Salicetti et Ricord. Et comme il obtint naturellement, en outre, un congé de convalescence, il en profita pour revoir sa ville natale, où il fut accueilli avec enthousiasme, notamment par la Société populaire, au sein de laquelle il prononça, le 18 octobre 1793, un discours qui électrisa les assistants, puis entonna une chanson patriotique, à laquelle les membres de cette Société répondirent par des acclamations et les cris de : Vive la Montagne ! ce qui peut donner une idée de son caractère et de sa popularité à Valence. Quant à l'opinion qu'avaient de lui ses chefs, elle nous est connue par ce passage d'un certificat du général Victor, dont Argod fut le chef d'état-major à l'armée des Pyrénées-Orientales : " Homme de la plus grande probité, bon soldat et bon officier, bienfaisant, généreux et charitable, il réunit à ces vertus des connaissances militaires et les sentiments bien manifestes d'un vrai républicain. "
Envoyé à l'armée d'Italie, François Argod s'y conduisit de telle sorte que le général Bonaparte le porta à l'ordre du jour, comme s'étant particulièrement distingué à la bataille de la Favorite, le 16 janvier 1797. Aussi, notre Valentinois ne tarda-t-il pas à obtenir les épaulettes de général de brigade et promettait-il d'aller plus loin encore, lorsqu'il fut tué d'un coup de feu, à la tête, au malheureux combat de Cassano (25 et 27 avril 1799), où l'armée française, commandée par Moreau, fut défaite par Souwaroff. Ce qui fut une véritable cause de deuil pour ses concitoyens, à ce que nous {32}apprend la brochure intitulée : Procèsverbal de la fête funèbre célébrée le 30 prairial de l'an VII, dans la commune de Valence, en mémoire de François Argod, général de brigade, né audit Valence, le 17 (sic) mai 1759, et mort les armes à la main, le 8 floréal, dans l'affaire de Cassano. Valence, Bénistant, s.d., in-4º de 26 pages.
#Et. civ. - Réimp. du Moniteur, xxviii, 537. - Arch. de la Guerre. - Notes de M. Maurice Faure. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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