BARATIER dit
BARATIER dit DE SAIGNES (Jean)), ministre protestant, généralement connu sous le nom de Jean de Saignes, était le deuxième fils de Pierre Baratier, avocat de Montélimar, dont la signature est au bas de la lettre que les protestants de cette ville écrivirent à Calvin, le 18 juillet 1561, pour lui demander un pasteur, et qui fut chargé, l'an suivant, par le baron des Adrets, de dépouiller les églises de la contrée. Sa mère, Dauphine de Serres, était la fille de l'auteur du Théâtre d'Agriculture, Olivier de Serres, seigneur du Pradel, et nous savons encore, par une note des Cordeliers de Montélimar, à qui son père enleva une croix et un calice, le 3 janvier 1562, qu'il fit sa théologie à Genève et s'intitulait, dès 1591, professeur du ministère, ce qui doit vouloir dire professeur et ministre.
Peu d'années après, notre Montilien était pasteur à Beaufort, village de la vallée de la Gervanne, où il épousa une nièce du seigneur du lieu, Esther d'Arbalestier, fille de Jean, sieur de Blagnac. Le contrat de mariage est du 31 octobre 1596, et c'est probablement à ce moment-là qu'il commença à prendre le nom de de Saignes ou de Sagnes, qu'on ne lui donnait pas volontiers, paraît-il, car cet acte ne l'appelle que " M. Me Jean Baratier, docteur en théologie, ministre en l'église réformée de Beaufort ", bien qu'il l'ait signé : " Baratier de Sagnes " et, quinze ans plus tard, une transaction qu'il fit avec les héritiers de sa femme, celle-ci étant alors décédée sans enfants, le désigne sous le nom de " Baratier dit de Sagnes ", tandis que sa signature est simplement " Dessagnes. "
A cette dernière date (1611), Jean Baratier était encore pasteur à Beau{63}fort, mais après avoir occupé, cinq ans durant (1600-1605), le poste de Crest ; et de Beaufort, il alla à Die, ville qu'il habitait depuis cinq ans lorsqu'il mourut, en 1624, laissant un travail d'une importance capitale pour l'histoire du protestantisme en Dauphiné. Nous voulons parler d'un recueil des résolutions prises dans les synodes tenus en cette province, de 1597 à 1620, recueil qui lui fut commandé par les synodes de Mantoules (1612) et de Mens (1615), et dans lequel il s'est attaché à subtituer tout à fait le nom de de Saignes à celui de Baratier, toutes les fois qu'il y est question de lui.
Plus complet que ne le donne à entendre son titre, ce travail, dont le manuscrit original fait partie de la bibliothèque de Mme de Lamorte-Félines, forme un gros in-quarto, intitulé : Registre ou recveil de tous les actes qui ont esté tenvs en la province du Davlphiné, despuis l'an m.dc, auec deux amples indices des matières y contenues, fait et dressé sur les originaux et deument collationné par J. de Saignes, l'an m.dc.xv, selon l'ordonnance du synode de Mens et avec toute humble affection et fidèle submission présenté et consacré à M. et très honoré P. et F. MM. les Pasteurs et anciens des églises réformées du Davlphiné assemblés au Synode provincial à Dieulefit, l'an m.dc.xvi.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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