BARBIER (Josué)



BARBIER (Josué)), pasteur protestant, puis avocat, vraisemblablement né à Die et non à Pontcharra, comme le dit Guy Allard, vers 1577, était le fils de Louis Barbier, pasteur de l'église réformée de Die en 1587, à Saillans en 1593, puis à Pontaix, où il mourut vers 1604. Ayant terminé à Nîmes, sous le fameux Jérémie Ferrier, des études commencées à Die, il fut reçu pasteur, par le colloque du Diois, le 21 novembre 1602, et attribué, quelques mois après, à l'église réformée de Quint, ce qu'il était encore, le 27 octobre 1604, date à laquelle Chamier et deux autres délégués du Synode provincial se l'adjoignirent pour dresser les statuts de l'Académie protestante de Die, que l'on venait de fonder et dans laquelle il ne pouvait conséquemment pas avoir commencé ses études, comme le dit la France protestante. Deux ans plus tard, Josué Barbier allait comme pasteur à Saint-Marcellin (Isère), et de là il fut envoyé à Livron, un des boulevards du protestantisme en Dauphiné, où il était établi dès le 27 mai 1613, et se fit tellement remarquer par son talent de parole, qu'il était cité comme un des plus fermes soutiens de la cause protestante, lorsqu'il se convertit tout à coup au catholicisme, au mois de juin 1615. Présenté alors, comme tel, à l'Assemblée générale du Clergé de France, puis au roi, par l'évêque de Valence, André de Léberon, entre les mains de qui il abjura solennellement le protestantisme, il obtint ensuite une pension de 600 liv. sur les fonds du clergé ; ce qui fit naturellement accuser le prélat de subornation, alors que le véritable auteur de la conversion de Barbier au catholicisme, pourrait bien être {65}son ancien professeur Jérémie Ferrier, qui se fit catholique dans le même temps que lui. Quoi qu'il en soit, ses anciens collègues, les pasteurs du Dauphiné, tinrent à Livron, le 7 septembre suivant, une assemblée dans laquelle ils le signalèrent au mépris des églises protestantes et l'excommunièrent. Mais, loin d'en être ébranlé, le néophyte offrit, par écrit, à cette assemblée, d'aller s'expliquer devant elle et de lui faire connaître les motifs de sa conversion, ce à quoi les ministres dauphinois " répondirent avec froideur et dignité ", le renvoyant au " consistoire de Montélimar, pour y aller disputer, là où on lui démontrerait les causes de son apostasie ", dit Rochas. Et, cette fois-ci, Josué Barbier refusa de comparaître, sous le fallacieux prétexte qu'il " redoutait la liqueur traîtresse que l'on avait fait boire aux pasteurs de Die, lors des négociations relatives à la grande affaire de l'académie de cette ville, " que l'on voulait transférer à Montélimar, liqueur " dont l'influence, pareille à celle du Lethé, enlevait la mémoire. " Tous les partis, à cette époque, usaient volontiers de ce genre de calomnie. Aussi, le Synode national de Vitré le signalait-il, deux ans plus tard, aux églises réformées du royaume comme un " apostat, qui a la taille courte et grosse, les yeux louches, la langue grasse et les cheveux noirs, étant âgé d'environ 40 ans. "
On ne sait rien de plus de Josué Barbier, sinon qu'il publia, en 1618, deux volumes, en tête desquels il s'intitule " docteur ès droits et advocat au Parlement de Dauphiné. "
BIBLIOGRAPHIE. - I. La Ministrographie huguenote et tableau des divisions calviniques. Tournon, Claude Michel, 1617, in-8º, avec cette épigraphe : " Sauvez-nous de cette génération perverse, Act. 2 ", et cette dédicace : " A Monseigneur Pierre-André de Léberon, évesque de Valence et Dye. " Ouvrage dont il y a une seconde édition. Lyon, Cl. Chatellard, 1618, petit in-12.
II. Les miracvleux effects de la sacrée main des rois de France très chrestiens : pour la guarison des malades et conversion des hérétiques. Paris, chez Jean Orry. mdcxviii, in-8º. Ouvrage dont il y a une édition de Lyon, 1618, citée dans le catalogue de la bibliothèque de Grenoble et que Lelong donne comme étant d'un Jean Barbier, ce qui est une erreur.
#Biogr. Dauph., i, 60. - Guy Allard, Dict. Dauph., i, 115. - Brun-Durand, Règl. Acad. prot. de Die, 3. - France prot., éd. Bordier, i, 797. - Aymon, Les Syn. nat., i, 137. - Lelong, Bibl. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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