BELON (Jean)



BELON (Jean)), imprimeur à Valence dans les commencements du xvie siècle, était de Lyon, ainsi que cela résulte du colophon terminal d'un bréviaire de Viviers imprimé à Privas en 1503, cum sumptu et cura Johanis Belon civitatis Lugdunensis ; mais il nous appartient comme ayant été le père de l'imprimerie valentinoise. Car, outre qu'il y a de grandes raisons de croire qu'il habitait Valence lorsqu'il transporta son outillage à Privas pour y imprimer le bréviaire de Viviers ; ce qu'il fit encore quinze ans plus tard à Romans, puis à Meymans, pour l'impression du bréviaire de Saint-Barnard, nous savons, d'une manière certaine, qu'il habitait Valence au moins dès 1504, date à laquelle il imprima un Missale ad usum ecclesiæ Valentinensis, décrit par Brunet et dont il n'y a plus, à notre connaissance, que trois exemplaires. Quatre ans plus tard, notre imprimeur avait le titre de conseiller de l'université de Valence, témoignage irrécusable de la considération dont il jouissait dans cette ville, et c'est alors qu'il imprima, de concert avec Pierre de Mole, son associé, un missel pour l'abbaye de Saint-Ruf, sur lequel il n'y {88}a cependant pas d'autre marque que la sienne : Un bouclier portant les lettres I B, suspendu à un arbre et entouré d'une banderolle sur laquelle on lit : Jehan Belon. Enfin, il prend la qualité de citoyen de Valence, sur une plaquette intitulée : Nova constitutio S.D.N. Leonis pape decimi : De judicum secularium in clericos delinquentes potestate, dont l'impression ne saurait être antérieure de beaucoup à celle d'un bréviaire d'Agde, qui eut lieu en 1510, bien que ce ne soit que pour l'impression de cette plaquette qu'il ait été associé avec le libraire Louis Olivel, qui était également conseiller de l'université de Valence en 1508.
Ce titre de citoyen de Valence, Jean Belon l'avait encore en 1522, date à laquelle il reçut du Conseil de cette ville 20 sols, " pour 200 tilles imprimées pour manderès bonnes villes hont il y a Université pour leur fère sçavoir la venue du docteur Alesandrin ", après quoi l'on perd sa trace. Ces " tilles " étaient des sortes de placards qui furent envoyés au dehors pour annoncer l'arrivée à Valence d'un fameux professeur de l'université de Pavie, Antoine Rubeus ou Rossi, d'Alexandrie en Piémont, - ce qui veut dire que notre imprimeur faisait ce que l'on appelle aujourd'hui les labeurs, - et d'une obligation de 15 livres tournois, souscrite à son profit le 3 janvier 1510, par Antoine Arson, libraire de Beauchastel, pour vente de Matines à l'usage de Nîmes et d'autres livres non spécifiés, il résulte que Belon imprimait des livres classiques, les Matines étant des livres de lecture, ainsi appelés parce qu'ils commençaient ordinairement par des psaumes latins.
Quant aux grands travaux exécutés par notre imprimeur, abstraction faite des missels et bréviaires que nous avons cités et du bréviaire de Saint-Barnard, dont l'impression commencée à Romans, par Belon, fut terminée le 7 juillet 1518 à Meymans sur Beauregard, dans la maison du chanoine Guigues Reymond, probablement à cause de la peste, ils comprennent : La Fontaine de toutes sciences du grand philozophe Sydrach, grand in-4º goth... imprimé à Valence, " l'an mille sinq cent et xiij, le xxv daost ", et Les avertissements es trois estatz du monde, selon la signification de ung monstre né l'an 1512, ouvrage dont l'impression fut achevée le 18 septembre de cette même année 1513.
#Brunet. Manuel du libraire, i, 583. - Bull. d'archéol., xxv, 233, art. de M. Lacroix et 363. - Arch. de la Drôme, E, 2553-2556. - Arch. de Valence, CC, 34. - Bull. d'hist. ecclés., vii, 187. - Note de M. Perrossier.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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