BERTRAND DE MONTFORT (Louis-Antoine-François-Laurent de)
BERTRAND DE MONTFORT (Louis-Antoine-François-Laurent de)), que l'on croit être né au Buis, le 2 décembre 1739, et qui s'intitulait " comte de Montfort dans les Etats du Saint-Siège ", était, depuis au moins vingt ans, vibailli du Buis lorsqu'il représenta le tiers état des communautés de son ressort dans l'assemblée de Vizille et dans celles de Romans (1788-89). Elu député du même ordre aux Etats généraux de 1789, il vota contre toutes les propositions révolutionnaires et devenu, après la dissolution de la Constituante, juge au tribunal du district du Buis, il ne craignit pas de protester publiquement contre la Constitution. Cet acte ayant été dénoncé à l'Assemblée administrative du département, y donna lieu à un incident des plus vifs (15 novembre 1791), mais n'empêcha pas notre magistrat d'être élu, peu de temps après, président du tribunal de Nyons. Quelques mois plus tard (21 septembre 1793), le représentant Boisset ordonnait " de saisir Bertrand Montfort, ex-constituant, dans quelque lieu que ce soit " ; mais ce n'est que le 24 mars de l'année suivante qu'il fut arrêté et transféré à Lyon, et encore ne tarda-t-il pas à être relâché, puis élu juge au tribunal civil du département (18 octobre 1795). Bien mieux, l'assemblée électorale de germinal an V le choisit pour président et, s'il dut ensuite se retirer parce que le canton qu'il représentait dans cette assemblée n'était pas celui de sa résidence, le citoyen Ollivier, qui le remplaça, ne le fit qu'après avoir rendu hommage à un " magistrat respectable par ses vertus et ses lumières. "
Sous l'Empire, Bertrand de Montfort se contenta d'être avocat à Nyons, et le gouvernement de Louis XVIII, qui l'anoblit le 6 septembre 1815, " ne pouvant lui donner un emploi à cause de son âge, " se borna à le nommer membre du Conseil général, charge dont il se démit au mois d'août 1820. Retourné alors au Buis, il y mourut, " le 8 mars 1821, entouré de l'estime et de la considération publiques et laissant la réputation d'un jurisconsulte distingué ", dit Rochas.
A propos du titre de comte de Montfort que prenait L.-A.-F.-L. de Ber{101}trand, bien avant d'avoir obtenu les lettres de noblesse dont nous venons de parler, l'auteur de la Biographie du Dauphiné raconte, sans dire de qui il le tient, que ses prétentions étaient basées sur ce que son aïeul avait hérité de trois frères, ses cousins, qui furent anoblis au commencement du xviiie siècle, sous le nom de Bertrand de Rostaing, pour avoir servi avec distinction dans les mousquetaires, l'un en qualité de mestre de camp et les autres comme brigadiers. Mais il doit y avoir là erreur de noms et de dates ; car, indépendamment de ce qu'on ne trouve pas de Bertrand de Rostaing, mais un Rostaing de Bertrand de St-Denis, qui mourut au Buis le 1er juin 1738, âgé de 78 ans, puis un Denis de Bertrand de Saint-Denis de Montfort, premier brigadier de la compagnie des mousquetaires, vivant en 1748, nous savons que ce dernier, qui était alors mestre de camp de cavalerie, testa en 1765, en faveur de Claire Bertrand de Montfort, sa sœur, avec substitution au profit d'un Pierre-Auguste-Maurice Bertrand de St-Denis, qui ne saurait être l'aïeul de notre vibailli, étant alors tout au plus de son âge.
Pour en revenir à ce dernier, qui fut créé comte par le pape Pie VI, mais ne put obtenir l'ênregistrement du bref pontifical par le parlement de Grenoble, il épousa Marie-Henriette-Félicité de Julien de Montaulieu, qui le rendit père de Louis-Auguste-François de Bertrand, le 28 mai 1774.
ICONOGRAPHIE. - Portrait in-8º, gravé à l'eau-forte : Perrin del., Courbe, sc. Buste de profil dans un médaillon rond. Au-dessous, dans un motif d'architecture : Louis-Ant.-Fr. de Bertrand de Montfort. Vice-balli, Lieutenant général des Baronnies, né au Buis, le 3 décembre 1739, Député du Dauphiné à l'Assemblée nationale de 1789 ; et de plus, des armoiries : d'or à la croix de gueules cantonnée de trèfles, avec une couronne de comte. Déjabin, édit.
#Biogr. Dauph., i, 131. - Procès-verbal de l'adm. du dep. de la Drôme en 1791, pp. 52. - Act. Com. Sal. pub. vi, 604 : - Proc. verb. de l'ass, élect. de l'an v. - Arch. Isère. B. 2517, - Et. civil. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
BERNON DE MONTÉLÉGIER (Gabriel-Gaspard-Achille-Adolphe).htm <-- Retour à l'index --> BIÉRRIS ou BÉATRIX DE ROMANS, troubadour de la fin du xii.htm