BLAGNAC (Jarenton)



BLAGNAC (Jarenton)), doyen de l'église et l'un des bienfaiteurs de la ville de Die, appartenait à une famille noble du mandement d'Eygluy, qui finit probablement avec lui. Il apparaît pour la première fois, le 30 juillet 1413, date à laquelle un clerc de grande famille, Aymar de Morges, l'attira dans un guet-apens, parce qu'il avait, bien que gentilhomme, pris des mesures disciplinaires contre des jeunes clercs de familles nobles, dont la vie était une cause de scandale. Deux ans après (6 juillet 1415), il figure dans un accord que les Diois firent avec l'évêque Jean de Poitiers, touchant leurs libertés muncicipales, et, le 7 septembre 1425, il en approuve un semblable, fait avec les Valentinois, par le même prélat, qui l'avait encore auprès de lui lorsqu'il pacifia les différends des bourgeois de Die avec les ouvriers de cette ville, touchant les salaires de ces derniers (20 juin 1432). D'autres actes nous le montrent encore intervenant, le 4 novembre 1423, dans une décision du chapitre de Die, tendant à mettre de l'ordre dans l'administration des biens des chapellenies de la cathédrale, qui étaient au nombre de quatre-vingt-dix-huit, et dont cinq lui appartenaient, et, le 3 novembre 1433, dans une autre décision de ce chapitre, établissant que nul ne pourrait être dorénavant reçu chanoine, s'il n'était noble, ou licencié en théologie, en droit canonique ou en médecine, et qu'on ne pourrait plus prétendre à une dignité quelconque dans l'église de Die, sans avoir fait au moins quatre ans d'études. Cela donna lieu a de telles protestations de la part des bourgeois de Die, pour qui les bénéfices ecclésiastiques étaient une précieuse ressource, qu'il s'ensuivit un procès terminé le 21 décembre 1435 par une transaction, aux termes de laquelle les Diois pouvaient être pourvus de canonicats, sans être nobles, ni licenciés, les chanoines étant affranchis, en revanche, de toute contribution pour la réparation des ponts, des fontaines et des remparts de la ville. Nous savons encore que, le 12 mai 1431, Jarenton Blagnac vendit à la commune de Die, une maison, pour l'établissement d'une école à l'intérieur de la ville, celle que tenaient les chanoines de Saint-Ruf étant hors les murs ; mais l'acte le plus important de sa vie et, du reste, celui qui le met au premier rang parmi les bienfaiteurs de la ville de Die, est la donation qu'il fit, le 18 août 1427, d'une maison pour y recevoir les pauvres, les héberger et les nourrir, voulant en outre que cet établissement, qu'il se proposait d'aménager à ses frais et dont les syndics de la commune devaient être à perpétuité les patrons, soit appelé l'Hôpital de la Croix. Ainsi fondé, cet hôpital auquel on réunit, en 1498, celui de Saint-Vincent et, plus tard, les biens d'autres établissements charita{107}bles, fut en effet le point de départ de l'hôpital actuel. Quant à son fondateur, il dut mourir peu d'années après la transaction du 21 décembre 1435, attendu que, en 1440, le doyen de l'église de Die était Simon Messes.
#Cart. de Die, ch. 14, 19. - Jules Chevalier, Hist. de Die, ii, 341, 46, 49, 51, 59. - Arch. de Valence, FF., 4. - Brun-Durand, Notes pour l'hist. du dioc. de Die.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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