BLACONS (Henri-François-Lucrétius,)



BLACONS (Henri-François-Lucrétius, marquis de), arrière-petit-fils du précédent, était fils de Charles-Philippe d'Armand de Forest et de Madeleine de Calvière-Boucoiran, et petit-fils d'Hector d'Armand de Forest qui, le 18 juin 1642, vendit le fief de Blacons aux Durand de Pontaujard, sous réserve du nom, qu'il transporta sur une terre du Diois, en la paroisse de Mirabel, près Aoûste, qui est appelée depuis Blacons et fait partie de la commune de Mirabel-et-Blacons.
Né vers 1756, le marquis de Blacons était capitaine de dragons le 22 juin 1788, date à laquelle il se joignit à la municipalité de Crest, pour adhérer à la protestation de la ville de Grenoble contre l'exil du Parlement, c'est-àdire approuver le mouvement dont la Journée des Tuiles venait de donner le signal. Quelques jours après, il assistait à l'Assemblée de Vizille et prit ensuite part à celle de Romans, du mois de septembre, où il joua même un rôle d'une certaine importance ; car, indépendamment de ce qu'il fit partie de la commission chargée d'organiser le travail de cette dernière assemblée, c'est lui qui, parlant au nom de 219 gentilshommes, le 15 septembre 1788, proposa de remplacer la corvée féodale par un impôt sur les trois ordres, conformément à une transaction de l'an 1554. Il fit également partie de l'Assemblée qui eut lieu le 2 novembre suivant, dans la même ville, et on le trouve encore aux Etats qui s'y tinrent ensuite, du 1er décembre 1788 {106}au 16 janvier 1789, et dans lesquels il fit partie du bureau des impositions, puis fut élu, en qualité de député de la noblesse, aux Etats généraux du royaume. Or, à ce dernier titre, le marquis de Blacons fut des premiers à se réunir aux députés du tiers état constitués en Assemblée nationale, le 22 juin 1789, et demanda, pour mieux établir l'harmonie, l'abolition de toute distinction de costume et de place, la vérification des pouvoirs en commun et la suppression des privilèges de certaines provinces. Seulement, il signa ensuite les protestations des 12 et 15 septembre contre les innovations de l'Assemblée constituante, et cette espèce de volte-face le plaça dans une situation tellement difficile qu'il émigra peu de mois après. Il était au Cap en 1792 et, de là, il alla à Philadelphie, qu'il habita jusqu'en l'an VI ; ayant ensuite obtenu sa radiation de la liste des émigrés, le 6 brumaire an X, il revint à Paris, où il se suicida le 18 mars 1805.
#Biogr. Dauph. i, 141. - Stat. de l'Isère, iv, 135. - Lacroix, L'arrond. de Montélimar, iii, 51-52. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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