BOISSIER (Auguste)
BOISSIER (Auguste{121}), poète patois et philologue, né à Die, le 15 août 1802, appartenait à une famille d'honnêtes artisans et fut lui-même tout d'abord tanneur. Seulement, un de ses oncles, qui était alors à la tête d'un important commerce de broderies, l'ayant appelé auprès de lui, à Paris, à l'âge de 17 ans, notre jeune Diois devint le dessinateur de la maison, et c'est en préparant ses dessins qu'il élabora quantité de pièces de vers en patois de Die, vers qu'il imprima ensuite, lui-même, d'une manière fort originale. " Il avait, " dit son biographe et compatriote, Ad. Rochas, " la patience d'écrire la pièce qu'il voulait imprimer sur du papier fort mince, en caractères imitant ceux d'imprimerie. Il disposait les pages comme elles le sont sur une forme d'imprimerie. Cette première opération terminée, il avait la patience, non moins grande, de piquer les contours de chaque lettre avec cet instrument particulier dont font usage les dessinateurs en broderie et obtenait ainsi des pages dont tous les caractères étaient percés à jour de petits trous très rapprochés. C'était là, sa forme à lui. Il en faisait une semblable pour l'autre côté de la feuille. Chacune de ces formes était placée l'une près de l'autre sur une feuille de papier blanc et il promenait sur les pages ainsi préparées un tampon fortement imprégné d'une poussière impalpable composée de résine et d'une matière colorante noire ou bleue. Cette poussière, passant au travers des trous, venait former sur le papier blanc les caractères tirés de la forme. Il exposait ensuite la feuille à un feu ardent, la chaleur faisait adhérer la poussière résineuse au papier, et les caractères étaient fixés. " Inutile de dire qu'il ne pouvait tirer ainsi qu'un très petit nombre d'exemplaires, cinq ou six au plus, et que ses publications sont, par suite, d'une extrême rareté.
Revenu à Die, sur le tard, parce qu'il voulait, disait-il, comme les lièvres mourir au gîte, Auguste Boissier, qui avait donné des vers à La France littéraire, à La Tribune lyrique, au Bon Diable, aux Echos sympathiques et au Recueil du Caveau, société dont il faisait partie, publia quelques fables dans le Journal de Die, puis abandonna la poésie pour se livrer à des recherches historiques et philologiques, et c'est enfin, comme il le désirait, au lieu natal qu'il mourut, le 2 janvier 1867.
Deux de ses ouvrages ont été imprimés, après sa mort, par les moyens ordinaires.
ICONOGRAPHIE. - Portrait in-4º. Glypt. de Silvestre, buste à D., et au-dessous : Auguste Boissier, poète patois de Die (Drôme). 1802-1867.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - I. Etudes de biographie et de bibliographie dauphinoises, par A. Rochas. I. Boissier. Grenoble, 1868, in-8º. - II. Les Poètes patois du Dauphiné, par Jules Saint-Rémy. Valence, 1873, in-8º.
BIBLIOGRAPHIE. - I. Poueisias Dioisas de Gusté Boueissier. Poris, imprima per elou d'uno nouvello moniéro, 1841. In-8º de 5 feuillets préliminaires non numérotés + 336 pages numérotées + 28 feuillets non numérotés. Cependant il y en a des exemplaires ayant 480 pages, au lieu de 336, dont un dans la bibliothèque de M. Victor Colomb.
II. Proso et poueisio en potois de Dio. Paris, 1841, in-8º de 4 feuillets + 208 pp. et la table ; recueil dont on ne connaît que deux exemplaires appartenant, l'un à M. V. Colomb, l'autre à M. Gustave Latune.
III. L'Orphelin, paroles d'Auguste Boissier, musique de M. Panseron. Paris, s.d. in-4º.
IV. Retour au pays natal. Paroles d'Auguste Boissier, musique de M. Duprez. Paris. s.d. in-4º.
V. Lou Bergier omoueiroux. Roumanço. Paraoulas de Gusté Boueissier, musiquo de M. Emilé Raoux. Paris, s.d., in-4º.
VI. Glossaire du patois de Die (Drôme). Publié par la Société d'archéologie et de statistique de la Drôme. Valence, 1873, in-8.
VII. Lou siégé de Solliens, pouésio en 4 chants. Publié et précédé d'une préface par Jules Saint-Rémy. Paris, 1879, in-8º.
#Et. civ. - Notes de M.G. Latune. - Etc.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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