BRUYÈRE-SAINT-MICHEL (François-Pons-Laurent-Jacques-Louis,)



BRUYÈRE-SAINT-MICHEL (François-Pons-Laurent-Jacques-Louis, dit le baron de), officier général, né à Crest, en 1729, appartenait à une famille de cette ville que des généalogistes complaisants font remonter au xiie siècle, alors que son auteur est en réalité un sire Pons Bruyère, marchand, qui acquit, en 1537, la moitié des droits de leyde sur les grains et dont l'arrière-petit-fils, également appelé Pons, lieutenant particulier en la sénéchaussée de Crest, fut anobli en 1614. Fils aîné de Pons-Laurent-François de Bruyère, écuyer, seigneur de Saint-Michel et de la vicomté de Valernes en Provence, lieutenant de roi à Crest, dès 1723, puis lieutenant des maréchaux de France, et de Marie-Anne de Reynier, il obtint, à quinze ans, une lieutenance dans le régiment de l'Ile-de-France et, capitaine dans le même régiment à dix-huit, fit vaillamment les campagnes d'Allemagne et d'Italie sous les maréchaux de Saxe et de Belle-Isle. Entré ensuite (1758) aux Grenadiers de France, corps dans lequel les capitaines avaient rang de lieutenant-colonel, il reçut la croix de Saint-Louis, en 1760, et, bientôt après, colonel de la brigade d'artillerie de Baratier de Saint-Auban, qui était presque son compatriote, il passa au régiment de Toul, faisant partout preuve d'autant de capacité que de zèle, ce qui le fit envoyer comme directeur de l'artillerie à Montpellier, vers 1767. Trois ans plus tard (avril 1770), il était nommé commandant de la ville et tour de Crest, poste qu'il conserva jusqu'à la Révolution, et dans lequel il fut successivement promu brigadier, le 1er mars 1780, et maréchal des camps et armées du roi, le 1er janvier 1785.
Cinq ans après cette dernière date, autrement dit le 16 mai 1790, le baron de Saint-Michel devenu suspect, représentait à la municipalité crestoise qu'il est " natif et habitant de Crest et qu'il a les sentiments d'un bon citoyen. Qu'il a soixante-un ans et que depuis l'âge de quinze ans il est au service de l'Etat ; qu'il a passé par tous les grades pour devenir maréchal de camp, et qu'en récompense de ses services, le roi lui a donné quatre canons qui ornent sa terrasse. Que ces canons sans affût ne pourraient être tirés et que, malgré cela, ils portent ombrage à des citoyens. Aussi prie-t-il le Conseil de désigner quelques-uns de ses membres pour se rendre chez lui et voir de quelle manière doivent être placés lesdits canons, pour ne pas porter ombrage à personne, " ajoutant qu'il les donnera de bon cœur, s'ils peuvent être utiles, et qu'il est encore de sa per{146}sonne au service de la Ville. On l'en remercia ; mais cette démarche ne l'empêcha pas d'être toujours dans une situation tellement délicate, qu'au bout de peu de temps il s'enfuit à l'étranger, où il mourut.
Quant aux canons qu'il tenait du roi, il en fut expédié un à l'armée de Toulon, lors du siège de cette ville ; mais on ne sait pas ce que devinrent les autres.
#Et. civil de Crest. - Etat milit. - Bull. d'archéol., xvii, 194. - Délib. munic. de Crest.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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