BUFFEL DU VAURE (Antoine)



BUFFEL DU VAURE (Antoine)), que Rochas appelle par erreur Jacques Duvaure et qui est le premier de sa famille ayant ajouté à son nom patronymique celui du domaine du Vaure ou du Courrier, que son père acquit de la famille Vincent, vers 1701, naquit à Crest, en 1698. Envoyé de très bonne heure à Paris, il était page du duc de Bourbon à 16 ans, puis fut écuyer du prince de Tingry, de la maison de Montmorency-Luxembourg, plus tard maréchal de France, et c'est probablement chez ce dernier qu'il fit la connaissance du futur académicien Louis de Boissy, qui lui donna le goût des lettres et du théâtre. En tout cas, il faisait paraître des vers dans Le Mercure, dès 1724, et fit jouer au Théâtre-Français, le 21 juin 1728, une comédie de sa façon, intitulée : Le Faux Savant, qui, n'ayant pas eu de succès en cinq actes, en eut assez, après avoir été remaniée et réduite à trois actes, pour que ce théâtre l'ait conservée dans son répertoire. Il prit ensuite du service et fit, entre autres campagnes, celle d'Italie, de 1733-34, pendant laquelle il fut blessé à la bataille de Parme (29 juin 1734), ce qui lui valut un brevet d'officier de cavalerie, le 25 juin de l'année suivante, et bientôt après la croix de Saint-Louis. Mais il ne renonça pas moins à l'état militaire en 1739 et, de retour à Paris, compta dès lors parmi les beaux esprits qui fréquentaient les salons de la duchesse du Maine. En 1749, il fit imprimer Le Faux Savant, et le 13 septembre de la même année le Théâtre-Français joua de lui une autre pièce en un acte, intitulée : L'Amour-Propre, qui s'appela ensuite L'Imagination, et fut jouée le 11 octobre 1756, sur le Théâtre-Italien, mais n'eut pas plus de succès sur l'un que sur l'autre de ces théâtres, bien qu'accompagnée d'un divertissement mis en musique par Blaise ; il en fut de même du Marquis campagnard, pièce en un acte, dont l'acteur Le Kain avait distribué les rôles.
Dégoûté du théâtre par ces échecs, Buffel du Vaure vint alors habiter sa ville natale, d'où il adressait de temps en temps, à de grands personnages, quelques pièces de vers, qu'il faisait ensuite insérer dans Le Mercure. Citons une épître au pape Benoît XIV (24 septembre 1755), dont ce pontife le récompensa en le faisant chevalier de Saint-Jean-de-Latran, et une autre à Voltaire, qui l'en remercia par lettre, le 14 septembre 1767. Et c'est de cette façon qu'il atteignit l'année 1770, date à laquelle, étant allé à Lyon pour s'y faire opérer de la cataracte, il y mourut, laissant de son mariage avec Catherine Bonnet de Maurelhan, qu'il avait épousée le 5 décembre 1749, deux fils : Aphrodise-Henri-Salomon Buffel, dit de Montagnac, et un autre dont nous allons parler.
BIBLIOGRAPHIE. - Le Faux Savant, Paris, Séb. Jorry, 1749, in-8º, dont les autres éditions sont celles de Paris, veuve Duchesne, 1773, in-12 ; de Marseille, J. Mossy, 1775, in-8º ; de Paris, Ruault, 1777, in-8º, et enfin, de Paris, Belin et Brunet, 1788, in-12. Cette dernière fait partie de la Petite Bibliothèque des Théâtres ; elle est précèdée d'une notice biographique, et porte ce titre : Chef-d'Œuvre de Du Vaure. On la trouve également dans les différentes éditions du Répertoire du Théâtre-Français.
Ses comédies : Le Marquis campagnard et L'Imagination n'ont pas été imprimées.
#Biogr. Dauph., i, 354. - Etat civil de Crest. - Arch. Dr., E, 4055. - Notes de famille. - Le Mercure. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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