CHABO DE LA SERRE (Louis-Charles de)



CHABO DE LA SERRE (Louis-Charles de)), dit le comte de Chabo, officier général, né à Triors, le 16 septembre 1715, de Charles-Antoine, seigneur de la Serre, qui acquit en 1709 les seigneuries de Triors et de Génissieux, de la succession de l'abbé de Leissins, et d'Anne de Lattier, embrassa le métier des armes, et entra dans les mousquetaires, au mois de février 1733. L'an suivant, il faisait la campagne d'Italie en qualité de cornette, dans le régiment de Chevreuse, et pourvu d'une compagnie dans le régiment Mestre-de-campgénéral-dragons, en 1735, il fit à sa tête la guerre de la succession d'Autriche, se distinguant d'abord au siège de Prague (1742), puis au combat de Dettingen (29 juin 1743), où il reçut à la joue une si affreuse blessure qu'on l'appela dès lors Chabo le Balafré. Cela ne l'empêcha pas de suivre le prince de Conti en Italie, en Allemagne et en Flandre, en 1744 et 1745.
Deux ans plus tard, étant alors mestre de camp de cavalerie, le comte de Chabo commandait les volontaires royaux en Provence, d'où il contribua à chasser les Piémontais et les Autrichiens, ce qui lui valut d'être fait brigadier, le 29 mars 1748 ; et c'est conséquemment à ce titre qu'il fit la guerre de Sept ans, consolidant de plus en plus sa réputation de bravoure, à tel point que, se trouvant bloqué dans Hoïa, petite place du Hanovre, par des forces considérables et paraissant décidé à tout plutôt que de se rendre, s'il devait être fait prisonnier de guerre, le prince de Brunswick, qui pouvait facilement le réduire, lui permit de se retirer librement avec ses troupes, ne voulant pas, disait-il, le voir périr et perdre encore beaucoup de ses soldats.
C'est d'ailleurs à la suite de cette affaire que Chabo fut nommé maréchal de camp (29 mars 1758), grade qu'il échangea, le 25 juillet 1762, contre celui de lieutenant général, et, la paix faite (1763), il reçut encore le cordon rouge, puis devint un des collaborateurs du duc de Choiseul qui, voulant réorganiser l'armée française, fit appel à son expérience pour ce qui regardait la cavalerie, les dragons et les troupes légères. Or, notre général, qui écrivit alors quantité de mémoires sur ce sujet, insista surtout pour que l'on conservât à notre armée l'empreinte du caractère national. Ayant fait ensuite un voyage en Angleterre, il y étudia habilement le pays, en vue d'une guerre possible, et c'est à son retour qu'il fut nommé gouverneur d'Arras et lieutenant général au gouvernement de l'Artois. En 1773, on y ajouta la grand'croix de l'ordre de Saint-Louis.
Sous le ministère du comte de Saint-Germain, Chabo vit naturellement avec peine ce ministre toucher à l'œuvre de Choiseul et surtout s'inspirer pour cela d'un esprit importé de l'étranger. Bien plus, il le dit hautement, ce qui lui fit retirer le commandement d'une division permanente ; mais loin de protester contre une semblable disgrâce, il profita de ses loisirs pour aller étudier l'Italie, toujours au point de vue d'une guerre possible. Seulement, il ne tarda pas à user ainsi ses forces et, rentré en France, il mourut à Frouard en Lorraine, en 1780, ayant été chargé peu de temps auparavant du commandement en chef d'une armée, dite de la Flandre maritime, qui {155}devait opérer contre les Anglais, ce qui eût été le comble de ses vœux.
ICONOGRAPHIE. - Portrait gravé in-4º. Buste de face dans un ovale.
BIO-BIBLIOGRAPHIE. - Vie du comte de Chabo, lieutenant général des armées du Roi, écrite sur ses journaux et ses correspondances militaires, par le comte de Toustain-Richebourg. Londres et Paris, 1782, in-12 de 92 pp.
#Arch. Dr., B, 1654 et 1758. - Etat mil. - Mém. du temps.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

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