COMBE (Charles-François)



COMBE (Charles-François)), dessinateur, né à Dieulefit, le 16 juillet 1828, et décédé en la même ville, le 5 septembre 1877, était le fils d'un notaire et, par sa mère, Louise-Augustine-Charlotte-Aglaé Mirabel, le petitfils d'un juge de paix ; il fut naturellement destiné par sa famille à l'une des carrières pour lesquelles il faut préalablement étudier le Code. Seulement, comme il avait un goût inné pour les arts, particulièrement pour le dessin, il fréquenta beaucoup moins l'Ecole de droit que les galeries du Louvre, et, rappelé à Dieulefit par la mort de son père, il s'y adonna tout à fait à ses goûts artistiques. Bien que n'ayant reçu aucune leçon pour cela, et malgré le peu de ressources que lui offrait sa ville natale, d'où il ne s'éloigna plus, {210}par amour pour sa mère, il fit tour à tour du dessin à la plume, du dessin au crayon noir, du fusain, du pastel, de la peinture à l'huile, de l'aquarelle, de la gravure à l'eau-forte, et modela même des statuettes et des bas-reliefs ; mais c'est dans le dessin au crayon noir qu'il réussit le mieux, au point que l'on a pu dire de lui qu'" il était lumineux sans couleur et puissant parfois avec les moyens les plus simples et les plus primitifs. " Quant à ses dessins à la plume, les seuls qui l'aient réellement fait connaître au dehors, appréciés par les meilleurs artistes, ils illustrent quantité d'ouvrages des plus divers, par exemple : Les Contes et L'Illustre docteur Matthéus, d'Erckmann-Chatrian ; Les Mélanges humoristiques, de Pétrus Borel ; Les Miettes de l'histoire, Profils et Grimaces et Tragaldabas, d'Auguste Vacquerie ; Les Mystifications de Callot-Duval, édition de Lorédan Larcher ; les Œuvres complètes de Joséphin Soulary ; quelques pièces de théâtre de Gresset et de Regnard ; L'Affaire Clémenceau, par Alexandre Dumas fils ; plusieurs volumes de Champfleury ; Les Contes d'un buveur de bière, par Charles Deulin ; Candide, par Voltaire ; Les quinze joyes du Mariage, par Antoine de Sales ; les Œuvres de Rutebœuf, éditées par Achille Jubinal ; Calendau, poème de Mistral, et le Théâtre complet de Molière, en 8 volumes, édition Scheuring, de Lyon, qu'il a enrichi de mille dessins ; bien mieux, on cite de cette même édition de Molière deux exemplaires que, par un véritable tour de force, Ch. Combe a illustrés de mille dessins chacun, sans se répéter jamais.
Outre cela, il a publié, chez Lacroix et Cie, deux plaquettes in-folio, autographiées, que se disputent les bibliophiles : Le Siège de Caderousse, tiré à 50 exemplaires, et Le Siège de Cucugnan, tiré à 100 ; puis deux eaux-fortes, faisant partie de l'album de la Société des aqua-fortistes, qui ont été ensuite éditées par Cadar. De plus, il a fourni quelques dessins à Roumanille, pour des ouvrages humoristiques, et ceux qui ont pénétré chez lui, de son vivant, disent que ce qu'il a fait de mieux est encore une série de 28 grands dessins, pour une édition du conte d'Alphonse Daudet : La Mule du Pape, qui n'a malheureusement pas vu le jour, à cause de compétitions d'éditeurs.
Tout ce que l'on peut regretter, à propos de cet artiste drômois, c'est que l'amour filial, et plus tard l'amour du pays, l'aient empêché de se mettre en contact immédiat avec le monde qui fait les réputations et décerne la renommée.
#Bull. d'Archéol., xii., 62, art. de M. A. Duval. - Notes de M. Ch. Noyer.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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