COSTON (François-Gilbert,)



COSTON (François-Gilbert, baron de), officier supérieur et écrivain, né à Valence, le 23 mai 1780, était fils de Charles-Louis, baron de Durtail, chevalier de Saint-Louis et ancien lieutenant-colonel du régiment provincial d'artillerie de Grenoble, qui mourut âgé de 95 ans, laissant dix-sept cahiers de souvenirs militaires, qui mériteraient d'être publiés. Entré à l'Ecole polytechnique le 15 frimaire an V, il en sortit aspirant de marine et fit à ce titre la campagne de Corfou, l'année suivante. Quelques mois après, il partait, à la suite de Bonaparte, pour la campagne d'Egypte, et nommé lieutenant d'artillerie au 4e régiment, le 13 brumaire an VII, il perdit un bras à la bataille d'Aboukir, ce qui lui valut d'être promu capitaine, le 9 prairial an IX ; puis, étant revenu en France après la capitulation d'Alexandrie (12 fructidor an X), d'être nommé commandant de place à l'école d'artillerie de sa ville natale, le 3 frimaire an XIII, et décoré de la Légion d'honneur, le 14 juin 1804. Replacé au bout de quelque temps dans son ancien régiment, il tenait garnison en Italie, lorsqu'il fut élevé au grade de commandant (30 août 1808) et chargé de remplir les fonctions de sous-directeur de l'artillerie de Raguse. Envoyé ensuite en mission auprès du pacha de Bosnie, il fut fait, au retour, officier de la Légion d'honneur (28 octobre 1810) ; puis, il commanda l'artillerie française dans le royaume de Naples, où il reçut la croix de l'ordre des Deux-Siciles, le 5 décembre 1811.
Devenu enfin lieutenant-colonel, le 29 janvier 1812, de Coston était chef d'état-major du général Taviel, commandant de l'artillerie du 4me corps d'armée, lorsqu'il fut blessé à la poitrine d'un éclat d'obus à la bataille de Bautzen (22 mai 1813) ; créé baron de l'Empire le 5 juillet suivant, il fut appelé aussitôt au commandement en second de l'artillerie du corps d'armée qui subit le siège de Torgau. Mais là s'arrêta sa carrière militaire ; car les souffrances endurées pendant ce siège, jointes à ses blessures, l'obligèrent à prendre sa retraite au mois d'août 1814, et si, faisant un dernier effort, il accepta de commander en qualité de colonel la garde nationale de Valence pendant les Cent-Jours et, qui plus est, rendit ainsi de tels services que le conseil municipal de cette ville l'en remercia solennellement le 23 avril 1815, il dut ensuite se retirer à la campagne, pour y rétablir sa santé profondément atteinte. Or, c'est là qu'il rassembla les matériaux, dont il se servit pour écrire une Biographie des premières années de Napoléon Bonaparte, c'est-à-dire depuis sa naissance jusqu'à l'époque de son commandement en chef en Italie (Paris et Valence, Marc Aurel, 1840, deux vol. in-8º de 558 et 422 pp.), ouvrage qui est, pour ainsi dire, classique. Cet officier historien est décédé aux Thevenins, commune de Charpey, et maintenant de Besayes, le 7 décembre 1848.
#Biogr. Dauph., i, 277. - Arch. Drôme, E, 583. - Garnodier, Rech. sur Saint-Romain-de-Lerp, 355. - Arm. du Languedoc, ii, 204. - Notes de famille.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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