DELACROIX (Nicolas)



DELACROIX (Nicolas)), l'auteur de la Statistique de la Drôme, naquit à Montblainville (Meuse), le 11 décembre 1785, et sortait de l'Ecole centrale quand le sous-préfet de l'arrondissement de Nyons, qui était son compatriote et le frère du conventionnel Pons (de Verdun), lui confia la direction de ses bureaux, au mois d'août 1802. Huit ans après, le préfet Descorches-de-Sainte-Croix, qui avait pu et su l'apprécier, le faisait entrer dans les bureaux de la préfecture de la Drôme, non comme chef de division, et puis comme secrétaire intime, ainsi que le dit Rochas, mais en qualité de chef de bureau, à ce qu'il nous apprend luimême dans des notes autobiographiques manuscrites, et chef de bureau il était encore, quand les électeurs de l'arrondissement de Nyons l'élurent membre de la Chambre des représentants, au mois de mai 1815. Or, si courte qu'ait été la durée de cette chambre, Delacroix y joua un rôle ; car, ayant été un de ses secrétaires provisoires, il fut un de ceux qui réunirent le plus grand nombre de suffrages dans les scrutins pour la formation du bureau définitif, le 8 juin, et il parla plusieurs fois dans les discussions, notamment, sur la responsabilité des agents du gouvernement, en faveur de la liberté des cultes et contre la reconnaissance légale des vœux monastiques. Enfin, il signa la protestation du 8 juillet quand les portes du Palais-Bourbon eurent été fermées aux représentants du pays par les troupes étrangères.
De retour dans le département de la Drôme, Delacroix acheta en 1817, à Loriol, un office de notaire qu'il abandonna, en 1819, pour devenir avoué à Valence ; puis, tout en s'occupant de chicane, il rassembla les matériaux d'un grand travail de statistique et d'histoire sur le département, dont le premier jet, publié en 1817, fut très honorablement accueilli et lui donna, en quelque sorte, droit de cité à Valence. Devenu ensuite membre du conseil municipal de cette ville, le souvenir de sa conduite en 1815 le fit élire maire le 2 septembre 1830, et membre du Conseil général, l'an d'après. Quatre ans plus tard, la publication de sa Statistique, qui lui valut, avec une médaille d'or de 300 fr. de l'Académie des sciences, le titre de correspondant de l'Aca{242}démie des sciences morales et politiques et de la Société des antiquaires de France, en fit un des personnages les plus importants du département. Elu député de son arrondissement au mois de décembre 1839, en remplacement de M. Bérenger, nommé à la Chambre des pairs, il fut réélu le 10 juillet 1842, par 350 suffrages sur 439 votants, bien que l'indépendance de quelques-uns de ses votes lui eût alors fait perdre le patronage officiel, qu'il avait la première fois, ce dont il remercia ses électeurs dans un discours où il dit, de la monarchie de juillet, qu'elle est le palladium nécessaire.
Nicolas Delacroix étant décédé à Valence, le 7 juillet de l'année suivante, la municipalité de cette ville fit élever sur sa tombe un monument, qui est encore l'un des plus beaux ornements du cimetière, et mettre son portrait au Musée.
BIBLIOGRAPHIE. - I*. Précis d'un Mémoire de la ville de Nyons, ehef-lieu d'un des arrondissements de sous-préfecture et d'un Tribunal de première instance du département de la Drôme. S.l.n.d., mais Valence, Montal, décembre 1815, in-4º de 14 pp. Mémoire sans nom d'auteur que Rochas attribue à Delacroix, parce qu'il en a vu le manuscrit de sa main, et dans lequel on repousse les prétentions de la ville du Buis qui demandait le tribunal de l'arrondissement.
II. Essai sur la statistique, l'histoire et les antiquités du département de la Drôme. Valence, Montal, 1817, in-8º, avec carte. Ouvrage honoré d'une souscription à 50 exempl. par le ministre de l'Intérieur, qui alloua, en outre, 1,000 fr. de gratification à l'auteur, et dont Thiébaud de Berneaud fit, dans la Bibliothèque physico-économique, d'octobre 1818, un compte rendu qui fut ensuite publié en un prospectus de 4 pp. in-8º.
III. Notice biographique pour M. Rigaud de Lisle (Louis-Michel), né à Crest, ancien membre du Conseil général. S.l.n.d., mais Valence, 1820, in-8º de 4 pp. C'est, au fond, une réclame électorale en faveur de Rigaud de l'Isle, qui était alors candidat à la députation.
IV. Discours adressé à M. le baron de Talleyrand, conseiller d'Etat, préfet du département de la Drôme, au nom de MM. les Avoués de Valence, le 20 avril 1830. S.l., mais Valence, Borel, in-8º de 3 pp.
V. Valence, le 24 avril 1830. Au rédacteur du Journal de la Drôme. S.l., mais Valence, Borel, in-8º de 4 pp. C'est la réponse à une critique du discours ci-dessus, par le Journal de la Drôme.
VI. Statistique du département de la Drôme. Nouvelle édition. Valence, Borel, et Paris, Didot, 1835, in-8º avec cartes. Ouvrage auquel est en grande partie consacré un Rapport sur le concours pour le prix de statistique fondé par M. de Monthyon, lu à l'Académie royale des sciences, par M.L. Costaz (le 14 décembre 1835), in-4º de 4 pp., et dont le plus important compte rendu est celui que Jules Ollivier, qui avait été un des principaux collaborateurs de Delacroix, fit dans la France Littéraire de Molo, numéro de novembre 1836, reproduit dans la Revue du Dauphiné, I, 70-84.
VII. Notice biographique sur M. J.-M. Raymond de Saint-Vallier. S.l.n.d., mais Valence, Borel, 1837 ; in-8º de 7 pp., qui est un tirage à part de la Revue du Dauphiné, I, 344-48.
VIII. Discours prononcé par M. Delacroix, maire de Valence, le jour de son installation (15 août 1837). S.l.n.n., mais Valence, Marc Aurel, in-8º de 2 ff.
IX. A Messieurs les Electeurs de l'arrondissement de Valence. Valence, 23 février 1839, in-4º de 4 pp. C'est une sorte de notice sur M. Bérenger, dont Delacroix patronnait la candidature à la députation.
X. Discours prononcé dans la séance solennelle tenue le 10 septembre 1839 pour la distribution des récompenses de l'Exposition de l'Industrie départementale. S.l.n.d., mais Valence, Marc Aurel, in-4º de 7 pp. Ce discours se trouve également dans le Bulletin de la Société des Arts utiles et des Sciences naturelles, tome II, 121-127, Delacroix étant alors président de cette Société.
XI. Discours prononcé par M. Delacroix, immédiatement après avoir été proclamé député, dans le sein du Collège électoral de Valence, le 10 juillet 1842. In-4º de 3 pp.
On trouve encore de Delacroix, dans les journaux, différents discours et dans l'Album du Dauphiné, I, 88, une notice sur Clansayes.
#Biogr. Dauph., i, 305. - Bull. de stat., iv, 108. - Notes autobiographiques. - Etc., etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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